Chronique de Bouba: « Le risque est de dépasser le stade de la récession et d’atteindre la dépression !!! »

« La santé est du genre féminin parce qu’elle est fragile », Felix LECLERC
Le protectionnisme sanitaire face au libéralisme

Les premières évaluations du Fonds monétaire international (FMI) sont assez
alarmantes et symptomatiques : une économie mondiale qui est dans la récession,
un ralentissement de la croissance mondiale accompagné d’une chute significative
de la demande de produits de base africains comme le pétrole, le cacao, le café
etc., sans compter la baisse importante des envois de fonds. L’Afrique, comme
toutes les régions du monde, est engagée dans des démarches ou des politiques
d’urgence visant à sauver leur économie et limiter l’impact de cette pandémie.
Cette pandémie a touché les pays de plein fouet notamment les Etats africains qui
sont tributaires des produits de base et d’échanges commerciaux pas suffisamment
présents sur le commerce mondial.

Cependant, Il est aisé de noter que plusieurs études ont démontré que tous les pays
touchés, notamment ceux de l’Afrique, ne pourront échapper aux répercussions
néfastes sur le plan économique, répercussions liées à ces mesures de
confinement. Ce que la Commission Economique pour l’Afrique (CEA) a traduit en
ces mots : « un mois complet de verrouillage à travers l’Afrique coûterait au
continent environ 2,5 % de son PIB annuel soit 65 milliards de dollars », et de l’autre
coté la première puissance mondiale est, elle, à plus de 25 millions de chômeurs ».
Tous les états économiquement forts ont procédé à un confinement total afin de
limiter la propagation du virus. En moins de 45jours, non seulement ils ont vu leur
économie à genoux mais un nombre extraordinaire de victimes et procédé à un
déconfinement afin de sauver ce qui reste de leur économie.

Diriger c’est décider mais surtout faire un arbitrage entre des choix humainement
difficiles à comprendre surtout pour ceux qui parlent de santé avant tout. Mais un
pays sans économie viable n’est qu’un territoire où les lois animales risquent d’y
régner. Et le confinement rend très lucratives certaines activités clandestines
comme le transport frauduleux de personnes et des marchandises observé
actuellement au Sénégal et j’en passe.

Les autorités ont agi rapidement pour atténuer l’impact de la pandémie en
augmentant les dépenses de santé et en offrant une aide ciblée aux ménages
vulnérables et aux entreprises, avec notamment une aide alimentaire (très
controversée dans l’acquisition et la distribution) qui fera l’objet d’une analyse
ultérieure car l’autosuffisance en riz tant décriée par le Président de la république
a aujourd’hui dicté sa vérité, la suspension des paiements des factures de services
publics pour les populations les plus pauvres et des allègements fiscaux ciblés.
Le Sénégal se tourne vers le FMI qui accède à sa requête. Ce qui lui permettra un
décaissement de 442 millions de dollars au titre de la facilité de crédit rapide et de
l’instrument de financement rapide et fournira des liquidités indispensables pour
appuyer la riposte des autorités. Ces institutions de Bretton Woods ne sont pas des
œuvres de charité et la note risque d’être très salée dans quelques années.
L’impact économique de la pandémie de COVID 19 se fait déjà sentir, et les
perspectives à court terme se détériorent vite.

Donc ceux qui pensent que Macky SALL aurait cédé sous la pression ne connaissent
pas la forte endurance de la personne à vouloir faire face vaille que vaille à toute
personne se trouvant sur sa ligne de mire. Macky SALL ne veut pas être à l’origine
d’une récession dont les conséquences pourraient être pires que celles de la
pandémie et a fait un arbitrage que beaucoup peuvent comprendre. S’il cédait à la
pression religieuse, Khalifa SALL comme Karim Wade ne seraient jamais
emprisonnés.
Des milliers de fonctionnaires à payer, des milliards de dépenses publiques, des
milliards de nos francs devant sortir du trésor public et payer des prestataires alors
que l’état ne vit que de taxes, d’impôts et de douanes, c’est impossible si les
activités sont au point mort à moins que les milliards qui sont logés dans des
comptes suisses soient rapatriés au nom de l’intérêt général (il ne faut pas rêver
non plus).
Le risque est de dépasser le stade de la récession et d’atteindre la dépression !!!
B NDIOUR SOUFY

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