Le marché des paiements électroniques en Afrique devrait voir ses revenus augmenter d’environ 20% par an, atteignant 40 milliards de dollars d’ici 2025. C’est ce qu’indique McKinsey dans une étude intitulé «The future of payments in Africa» qui a brossé un tableau en six points clés pour l’avenir de ce marché qui ne manquera pas d’attirer davantage de convoitises.
Les transactions en ligne domestiques en Afrique constituent à l’évidence un marché d’avenir juteux. Et ce même si le mode de règlement en espèces est encore largement répandu. C’est ce qu’indique McKinsey dans une étude qui montre que le marché des paiements électroniques en Afrique devrait voir ses revenus augmenter d’environ 20% par an, atteignant environ 40 milliards de dollars d’ici 2025. En comparaison, les revenus mondiaux des paiements devraient augmenter de 7% par an sur la même période. Le nouveau rapport intitulé «The future of payments in Africa» a brossé un tableau en six points clés pour l’avenir de ce marché qui ne manquera pas d’attirer davantage de convoitises.
Le premier point est que les portefeuilles électroniques connaîtraient la plus forte progression en termes de revenus, mais les cartes bancaires resteront un vecteur de croissance essentiel, en raison de leur forte pénétration sur des marchés clés tels que l’Égypte, le Maroc et l’Afrique du Sud. Le deuxième est que le taux de croissance annuel moyen (TCAM) du chiffre d’affaires généré par les paiements en ligne quadruplerait et dépasserait la barre des 30%, soit un total d’environ 13 milliards de dollars en 2025. Le troisième point est que les cartes bancaires et les portefeuilles électroniques représenteraient respectivement près de 40% de ce chiffre d’affaires, et les paiements depuis un compte bancaire moins de 25%.
Le quatrième point est qu’environ la moitié du chiffre d’affaires des paiements électroniques serait portée par l’Égypte, le Ghana, le Kenya, le Nigeria et l’Afrique du Sud ; le Nigeria en tête avec 35% de croissance annuelle. Le cinquième point est que les taux de croissance annuelle pourraient atteindre plus de 20% dans d’autres pays, dont le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Kenya, le Sénégal et l’Ouganda. Le sixième est que l’Afrique du Sud représenterait au total une part moins importante, tout en demeurant le plus gros marché du paiement électronique d’Afrique à l’horizon 2025, avec un chiffre d’affaires annuel de 5 milliards de dollars. Commentant ses perspectives, Edem Seshie, directeur de projets au bureau McKinsey de Lagos, note qu’en Afrique, «la persistance d’un certain nombre de barrières sur le marché traditionnel, l’évolution du comportement des consommateurs et des entreprises, ainsi que le soutien des gouvernements et un cadre réglementaire favorable, ouvrent des opportunités de croissance des paiements électroniques sans précédent».
De ce fait, souligne François Jurd de Girancourt, directeur associé au bureau de McKinsey de Casablanca, «qu’ils soient locaux, internationaux, traditionnels ou nouveaux entrants, tous les acteurs du secteur s’emploient à innover pour capter leur part des 40 milliards de dollars de marché projetés en 2025». Il ajoute qu’il s’agit d’un «marché stimulant, complexe et évolutif, et qui de surcroît présente de formidables perspectives de croissance ; aussi devrait-on continuer à voir une nouvelle génération de champions émerger et croître». Le rapport indique également qu’en 2020, les transactions sur le continent africain s’élevaient à 800 milliards de dollars en volume, soit 47 milliards de transactions individuelles. Les solutions de paiement électroniques totalisaient, elles, environ 24 milliards de dollars, dont 15 milliards pour les paiements domestiques. Et pourtant, nuance le rapport, seulement 5 à 7% de l’ensemble des transactions de paiement réalisées en Afrique l’ont été via des canaux électroniques ou digitaux.