L’Allemagne compte retirer ses troupes du Mali « au plus tard fin 2023 », mettant fin à leur engagement au sein de la mission de l’ONU dans ce pays (Minusma), a indiqué mercredi à l’AFP une source gouvernementale.
« Les soldats allemands doivent mettre fin à leur engagement dans l’opération des Casques bleus de l’ONU Minusma au plus tard fin 2023 », a indiqué cette source sous couvert de l’anonymat. Plusieurs pays ont entrepris de réexaminer leur participation à la Minusma en raison de la montée de l’instabilité. Les Occidentaux dénoncent notamment la présence de mercenaires du groupe russe Wagner, venus au Mali à l’appel de la junte qui dirige le pays. Au sein du gouvernement allemand, un accord de principe sur le retrait des troupes a été trouvé entre la Chancellerie, les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, selon la source. Une décision finale sera prise mardi prochain lors d’une réunion à laquelle participera le chancelier Olaf Scholz, a-t-elle ajouté. Une source du ministère des Affaires étrangères a déclaré à l’AFP que les discussions étaient toujours en cours et que la décision finale n’avait pas encore été prise. Environ 1.100 soldats de la Bundeswehr participent à la Minusma, lancée en 2013 et visant à renforcer la sécurité dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en proie aux attaques jihadistes. Le mandat des troupes allemandes au Mali court jusqu’à fin mai 2023. Lors de sa prolongation décidée par le parlement au printemps, les députés avaient pour la première fois intégré une clause de retrait dans le cas où la sécurité des soldats de la Bundeswehr ne serait plus garantie. La ville de Gao, dans l’est du Mali, abrite le camp principal de l’armée allemande qui participe notamment à la protection de l’aéroport. Les vols de reconnaissance de la Bundeswehr pour assurer la sécurité de leurs patrouilles ont connu plusieurs interruptions ces derniers mois en raison de tensions avec le gouvernement malien, ou de problèmes administratifs. Selon le ministère de la Défense, les autorités maliennes n’ont plus accordé à la Bundeswehr d’autorisations de vol pour ses drones de reconnaissance depuis le 11 octobre, alors que la reconnaissance est une « mission essentielle de la Bundeswehr au Mali », a déclaré mercredi un porte-parole. « Cela a bien sûr des conséquences sur l’exécution de la mission ; celle-ci est donc considérablement limitée », a-t-il ajouté. Le gouvernement allemand avait indiqué mi-août disposer d’informations selon lesquelles des Russes étaient présents sur l’aéroport de Gao. La Grande-Bretagne et la Côte d’Ivoire, après d’autres pays, ont annoncé cette semaine le retrait prochain de leurs contingents au Mali. La France, principale puissance intervenant militairement au Mali notamment via les soldats de la force Barkhane, avait décidé en février de retirer ses troupes. Les derniers militaires français ont quitté le Mali cet été, après près d’une décennie d’intervention. La Minusma, qui compte environ 12.000 soldats, est la mission de maintien de la paix de l’ONU ayant subi le plus de pertes humaines.