Dix personnes, dont un enfant, sont mortes lundi dans une attaque de « malfrats » à Djamangoundji, environ 600 km au nord-est de la capitale Bangui, alors qu’elles circulaient sur des taximotos, a déclaré mercredi le préfet de la Haute-Kotto (est) à la radio Guira.
« On a assassiné cinq (chauffeurs de) taximotos de Bria (est), quatre personnes de Ippy (est) et un enfant.
Cela fait un total de 10 morts », a expliqué le préfet Evariste Biguinindji.
A Bangui, un des députés de Bria, Jacques Tafogo s’est dit « choqué » par le mode opératoire : « les victimes ont été ligotées et égorgées. C’est la première fois qu’une telle chose se produit.
La population est sous le choc », a t-il détaillé par téléphone à l’AFP.
Les passagers avaient parcouru la petite centaine de kilomètres depuis Ippy pour assister à une fête religieuse à Bria.
C’est sur le trajet retour qu’ils ont été victimes d’une attaque dont les auteurs n’ont pas été identifiés.
« J’ai déclaré trois jours de deuil », à compter de mercredi, a ajouté M. Biguinindji.
Le préfet a également indiqué que « les forces de défense sur le terrain sont entrain de faire le ratissage » et appelé la population à garder son calme.
D’après le député Tafogo, « les taximotos sont en grève jusqu’à vendredi, mais les boutiques ne sont pas fermées ». Il a également évoqué des incidents similaires sporadiques dans la zone. Selon lui, en septembre « huit chauffeurs de taximoto ont été attaqués, il y a eu une dizaine de morts. »
Fin 2016, 80 % de la population de Bria a fui les combats meurtriers entre milices rivales, prédatrices des ressources de cette région diamantifère et aurifère.
Depuis mi-novembre, la Centrafrique est de nouveau autorisée à exporter des diamants après la levée totale de l’embargo qui frappait le pays depuis 2013.
Les riches gisements de diamants alluvionnaires constituent, avec l’or, une des ressources les plus précieuses de ce pays d’Afrique centrale, avec des permis d’exploitation et de recherche délivrés à des Chinois, des Américains, des Rwandais et des Russes liés au groupe mercenaire Wagner qui soutient le régime.
La Centrafrique, où selon la Banque mondiale 71% des plus de 6 millions d’habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, a été secouée par une succession de guerres civiles, coups d’État et régimes autoritaires depuis son indépendance de la France en 1960.