Le voyage et la quête du savoir, thème central dun livre de Abdou Faty Fall


« Laxas ou aventures sur les routes transsahariennes du savoir », un récit autobiographique de l’enseignant en langue arabe à la retraite Abdou Faty Fall, fait l’éloge de la quête du savoir en revisitant le concept de « laxas » (prononcez : lakhass), mot wolof très largement employé dans le champ de l’enseignement arabo-islamique pour faire allusion au voyage et la recherche du savoir.

Le livre a été publié en 2020 par Timbuktu-Editions, en arabe et en français.
Cet ouvrage d’une soixantaine de pages est le récit d’un périple (laxas, en wolof) qui, au début des années 1970, a vu partir un « aventurier du savoir », Abdou Faty Fall, du Sénégal en Egypte en passant par la Tunisie et la Libye.
« Il s’agit d’un exemple parlant (…) d’une route de savoir transsaharienne qui se différencie de la route du pèlerinage et de la route du commerce par son principal objectif : la quête du savoir », écrit le préfacier de l’ouvrage.
La quête du savoir est fortement encouragée dans le monde musulman par les textes scripturaires. En islam, elle nécessite un effort intellectuel et matériel qui, par endroits, pousse au déplacement et au voyage en dehors de sa région natale ou de son pays d’origine.
Le livre qui retrace le parcours personnel de l’auteur s’attarde également sur les conditions d’études et de séjour des étudiants communément appelés arabisants au Sénégal, rappelant notamment l’âge de ces derniers, qui sont très avancés par rapport aux cursus proposés dans les pays d’accueil, dans les années 1970 et 1980.
« Le temps passait, je remarquais que je prenais de l’âge. J’avais 27 ans. Et il me restait 6 à 7 ans pour obtenir le brevet d’études secondaires. Je n’avais aucune autre solution pour modifier ce rigoureux cursus. Je pris la décision de repartir pour la Libye », raconte Abdou Faty Fall en évoquant son séjour en Tunisie.
L’ancien président de l’Union des étudiants en langue arabe/section Caire évoque ce périple qui a duré dix ans, entre la Tunisie et l’Egypte, passant par la Libye, sans compter ses escales et séjours au Mali, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au Niger.
Outre l’aspect aventurier, le récit de voyage relate aussi la vie des apprenants dans les écoles arabo-islamiques traditionnelles et évoque notamment la nature des livres qui y circulent, la fondation, par l’apprenant, d’une école, chez lui, pour la transmission de son savoir.
Titulaire d’une licence en études arabes après dix ans sur la route du savoir, Abdou Faty Fall sera reçu, dès son retour en 1981, à l’Ecole normale supérieure, institution universitaire qui forme les enseignants des cycles moyen et secondaire.
Partis au Maghreb (Afrique du Nord) et au Machrek (Orient) avec leur arrière-fond culturel, sociologique, intellectuel et religieux, les aventuriers du savoir vont ainsi s’enrichir des modèles des pays d’accueil dans le monde arabo-islamique.
Toutefois, constate le préfacier, « les aventuriers du savoir, à leur retour en Afrique noire, vont essayer de suivre ces mêmes modèles ou même les copier à la lettre et, quelquefois, sans tenir compte des différences de contexte ».

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