Face aux militaires de la 4e région militaire de N’Zérékoré, camp Behanzin, le ministre délégué chargé de la Défense nationale, Aboubacar Sidiki Camara, a fait des révélations sur le ravitaillement du riz aux militaires. D’entrée de jeu, il a rappelé à ses frères d’armes que le Président de la Transition a décidé de l’augmentation de 25% sur le solde de tous les militaires. Une augmentation que les bénéficiaires ont confirmée avoir reçue.
Parlant du ravitaillement en riz, Aboubacar Sidiki Camara a fait savoir qu’uniquement pour le transport du riz de Conakry vers les différentes garnisons, l’Etat payé 17 milliards par an. Pire, seulement quelques-uns reçoivent ces ravitaillements : « On s’est rendu compte que l’Etat perdait beaucoup. Il y avait des petits malins dans la chaîne de commandement, au niveau des commerçants, au niveau des grandes administrations. On importait le riz au nom de l’armée. L’Etat ne dédouane pas et laisse les gens là faire entrer le riz, mais la quantité perçue par l’armée est 10 fois inférieure à la quantité importée au nom de l’armée. Ensuite on payait 17 milliards par an pour transporter le riz de Conakry vers toutes les positions militaires. Sur les 200 et quelque mille constituant le prix du riz, vous ne payez que 48 mille francs. Le reste était encore payé par l’Etat. Le chef suprême des armées, lui-même étant soldat, a demandé pourquoi les gens continueraient à se sucrer, à faire faire des bons par des soldats ? Pourquoi ne pas remettre le prix de ravitaillement au soldat au prix du marché et lui-même il va aller s’acheter le riz ? Ensuite, les militaires du rang n’étaient pas ravitaillés. Pourtant, après la durée légale des 5 ans, il a droit à une femme, il a une mère, il a un père, pourquoi ne pas repartir l’argent donné par l’Etat à l’armée pour payer les ravitaillements à tous les militaires ? »
Concernant les tenues militaires, là aussi d’importantes décisions ont été prises par le Colonel Mamadi Doumbouya. Selon le ministre Aboubacar Sidiki Camara, désormais, les militaires ne paieront pas leurs tenues et il n’y aura plus de tenues différentes d’un corps à un autre. Tous les corps habillés porteront la même tenue : « Ça me fait honte devant les ministres civils de voir une armée comme une rébellion. Et je sais que vous achetez ces tenues. C’est honteux. Vous l’achetez dans vos soldes. Le Colonel a décidé d’importer des tenues pour vous. Elles sont arrivées au camp Alpha Yaya. On a envoyé un officier supérieur pour vous recenser. Parce qu’on s’est rendu compte qu’il y a des petits malins. Il y a des déserteurs, il y a des morts, des frères d’armes morts, d’autres continuent de toucher leurs soldes. Cette fois-ci le commandant est là pour le recensement. Chacun doit répondre devant lui présent. Ce n’est pas un mort qui va porter les rangers. On ne jette plus les tenues au militaire, il cherche si ça correspond ou pas. C’était pendant la seconde guerre mondiale parce qu’on n’avait pas le temps d’essayer et finalement c’est devenu une tradition dans nos armées. Vous allez donner votre pointure de béret, votre pointure de veste, voiture de rangers. On va envoyer nominativement les tenues. A partir de maintenant, le chef suprême a décidé que chaque militaire aura comme tenue de manœuvre deux complets par an. On n’a importé que pour 4 ans. C’est-à-dire que pendant 4 ans, vous n’achèterez plus de tenues. Toute l’armée guinéenne, à partir de maintenant, sera habillée dans la même tenue. On ne fera la différence qu’à partir des bérets ou les insignes. On a amené 280 mille complets. Personne ne va revendre la tenue à d’autres. On a envoyé 2000 mètres linéaires avec des machines. Au lieu de dire au soldat va m’acheter du lafidi, on va former les soldats nous-mêmes à l’usine militaire au camp Alpha Yaya. Vous allez couper vos tenues et les coudre. On va constituer ».
Le projet évoqué par le ministre délégué à la Défense nationale, c’est l’achèvement de la construction des différents bâtiments dans les garnisons militaires. Ces constructions seront faites à prêt par l’entrepreneur GUICOPRES qui avait débuté les travaux il y quelques années : « Le 4e volet du programme du Colonel, il s’agit de votre casernement. Le groupe GUICOPRES est venu commencer les bâtiments, mais qui n’ont pas pu être achevés. Refus illogique de l’Etat d’abriter ceux qui assurent sa sécurité, sa continuité. Le colonel a décidé, en accord avec l’entrepreneur, de mettre en dette et l’Etat va le payer à partir de 2023, 2024 et 2025. L’entrepreneur est prêt, d’ici au 31 décembre 2022, d’achever tous les bâtiments qui sont entrepris par lui. »
Le cas des structures sanitaires militaires a aussi été évoqué par ‘’Idi Amin’’ : « Le 5e volet, c’est la santé. L’Etat perd beaucoup d’argent avec les évacuations sanitaires. Qu’est-ce qu’il faut ? Il faut faire des structures sanitaires militaires. Dans tous les pays normaux du monde, les hôpitaux de référence c’est dans l’armée. On est en train d’équiper l’hôpital militaire du camp Samory. L’échographe qui était au camp était loué aux civils. On a commandé un échographe, la radio est déjà installée. On a commandé un scanner. Les mois suivants, les blocs opératoires seront installés. Le 2e hôpital de niveau 2 sera situé au centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix de Kindia. Il est en train d’être achevé et on va installer les mêmes structures. »
La formation, c’est un des éléments clés inscrits dans le programme du Colonel Mamadi Doumbouya. Il pense mettre fin à une pratique qui est lésion en Guinée. C’est le détournement des places de formation par des ministres et des généraux.
« Le dernier projet, il s’agit des prytanées militaires. L’école militaire préparatoire des troupes. Quand on envoie les places de Saint-Louis, de Niger, du Togo, du Mali, du Bénin, de l’indépendance à nos jours, on n’a pas fait une école prytanée militaire. Mais ce sont les ministres, les généraux qui se partagent les places là pour envoyer leurs enfants, leurs cousins. Alors que cette école militaire préparatoire c’est pour tous les enfants de la nation. C’est les meilleurs des écoles. Si le fils du caporal est meilleur que le fils du général, c’est le fils du caporal qui sera admis. Mais pour cela, il faut avoir notre propre école. Alors on va l’implanter sous l’égide du chef suprême des armées », a expliqué Aboubacar Sidiki Camara.