Niger : plus de 7000 migrants bloqués dans la précarité

Plus de 7000 migrants sont bloqués au Niger, depuis le coup d’état qui a secoué le pays fin juillet.

Après la fermeture de l’espace aérien nigérien par les militaires et la clôture des frontières terrestres imposée par les pays de la région, ces exilés sont dans l’incapacité d’être rapatriés.

Sans argent, ni toits sur la tête, beaucoup d’entre eux n’ont nulle part où demander de l’aide.

« Je dors dans la rue, les gens dorment dans la rue, tous les migrants dorment dans la rue. Nous n’avons pas de chambre, pas d’endroit où loger, pas d’argent, même pas de quoi manger. Dans tous les endroits que vous voyez il y a des migrants qui dorment dans la rue. Les migrants souffrent, nous souffrons ici, nous n’avons rien à manger », s’est confié Momo Kmulbah, migrant du Liberia. 

Près de la frontière avec l’Algérie, dans la ville d’Assamakka, COOPI un groupe d’aide italien fournit des abris aux migrants. Depuis le coup d’État, 1 300 personnes supplémentaires sont entrées dans son centre en essayant de rentrer chez elles, ce qui risque de limiter la capacité de soutien du groupe.

« C’est compliqué parce qu’après le coup d’État et la fermeture des frontières, l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) ne pouvait plus laisser les migrants sortir du pays. Et pour nous, si cette situation se prolonge pendant un mois, nous aurons des difficultés à maintenir le niveau actuel des services que nous fournissons aux migrants, tels que la nourriture, l’eau, les abris et la protection. Nous espérons donc que cette situation sera résolue rapidement. » a expliqué Morena Zucchelli, chef de mission de l’ONG COOPI au Niger. 

Le Niger est une voie d’accès importante pour les personnes issues d’Afrique subsaharienne qui tentent de rejoindre la Libye, point de départ de la traversée de la Méditerranée vers l’Europe, et pour ceux qui rentrent chez eux avec l’aide des Nations unies.

Les conditions de vie de ces exilés se dégradent dans le pays et les poussent à vouloir rentrer dans leur nation d’origine.

« Cela fait dix, dix mois que je dors dehors ici, nous souffrons et nous voulons rentrer chez nous », a révélé Sharon Jeeply, migrante du Liberia. 

Le Niger est un partenaire clé de l’Union européenne (UE) dans ses efforts pour endiguer le flux de migrants.

Le pays s’est alors conformé à la plupart des exigences de l’UE qui a notamment alloué près de 300 millions d’euros au titre su Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique visant à lutter contre les causes profondes des migrations sur le continent. 

En tant que ministre de l’Intérieur, le président déchu Mohamed Bazoum a par exemple en grande partie démantelé les réseaux de passeurs et de trafiquants établis autour d’Agadez.

On ignore dans quelle mesure les nouveaux chefs militaires coopéreront avec l’UE, qui a gelé l’aide au Niger.

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