Punaises de lit : comment les reconnaître et s’en débarrasser ?

Les punaises de lit, aussi appelées « puces de lit », ont-elles envahi la France  ? Depuis septembre 2023, les alertes se multiplient sur les réseaux sociaux (#punaisedelit). On les savait de plus en plus présentes dans les logements, les hébergements de vacances… voilà maintenant qu’elles s’affichent au grand jour dans les transports (TGV, TER, métro, zone d’attente de l’aéroport de Roissy), dans certains hôpitaux et même dans les cinémas parisiens.  Certes, tous les cas ne sont pas avérés, et les pouvoirs publics appellent à ne pas céder à la panique ! Dans un communiqué diffusé mardi 2 octobre suite à différents signalements concernant le métro parisien, la RATP assure que  « toutes les vérifications réalisées confirment l’absence de nuisibles ».

Il n’empêche, les punaises de lit ont bel et bien investi les intérieurs  : « Entre 2017 et 2022, plus d’un foyer français sur dix a été infesté par des punaises de lit. Contrairement à une idée reçue, leur présence ne traduit pas un manque de propreté : tout le monde peut être victime d’une infestation à son domicile », indique l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) dans un communiqué publié récemment (source 1). L’ampleur du phénomène est telle que le gouvernement a lancé en mars 2022 un plan national de prévention et de lutte contre ces insectes hématophages.

À quoi ressemble une punaise de lit ? Peut-on les voir ?

Les punaises ou puces de lit sont de petits insectes de forme ovale se nourrissant de sang humain, de préférence la nuit car elles évoluent dans l’obscurité. Aussi, elles vivent principalement dans nos chambres à coucher, attirées par les vibrations, la chaleur, les odeurs et le gaz carbonique dégagé par les individus lorsqu’ils dorment. « Elles vivent aussi dans d’autres endroits sombres et calmes (canapés de salon, fissures des murs et du plancher, arrière des tableaux, rideaux), où elles se cachent pendant la journée », indique l’Assurance maladie (source 2).

Elles ne sautent pas, ne volent pas, mais se déplacent plutôt à la manière des fourmisÀ la différence des poux, elles ne vivent pas sur leur hôte et profitent de notre sommeil pour nous piquer. Leur repas sanguin dure de 5 à 20 minutes. Une fois repues, elles se réfugient dans les recoins, les fissures, les coutures des rideaux, les prises électriques, sur les lits, les canapés ou les fauteuils et peuvent survivre jusqu’à deux ans avant de repasser à l’attaque. Un phénomène d’autant plus problématique qu’une femelle peut pondre 200 à 500 œufs au cours de sa vie. On retrouve souvent leurs œufs en grappe de quatre ou cinq. Ils ont la forme de grains de riz blancs de 1 à 2 mm.

Sont-elles visibles à l’œil nu ?

Les punaises de lit sont visibles à l’œil nu : à l’âge adulte elles mesurent entre 4 et 7 millimètres de long, soit environ la taille d’un pépin de pomme. Leur couleur varie du rouge au brun, en raison du sang qu’elles absorbent pour se nourrir.

Reconnaître une punaise de lit
© Ministère des Solidarités et de la Santé

Comment être sûr d’avoir des punaises de lit chez soi ?

Malheureusement, ces insectes sont difficiles à repérer. On s’aperçoit souvent de leur présence au bout de quelques mois en remarquant les piqûres de plus en plus récurrentes ou en tombant nez à nez avec une punaise. Leur morsure est généralement indolore, du fait de la présence d’analgésiants dans leur salive. Ainsi, certaines personnes ne se rendront même pas compte qu’elles ont été piquées et d’autres ressentiront des démangeaisons intenses le matin, qui s’atténuent au fil de la journée.

Des traces sur les plis des matelas, draps, vêtements…

Les punaises, ainsi que leurs déjections (taches noires visibles à l’œil nu) ou leurs œufs, sont généralement retrouvées en dessous du matelas, au niveau des plis de matelas, des structures du lit (sommier, pied, cadre, tête de lit), des draps, des vêtements ou encore des rideaux. Des traces de sang peuvent aussi apparaître sur les draps, suite à l’écrasement d’une punaise pendant la nuit.

Comment reconnaître une piqûre de punaise de lit

Les piqûres de punaises de lit sont souvent regroupées par 3 ou 4 sur la peau au niveau des parties découvertes du corps : le visage, les mains, les bras, le dos ou les jambes. Ces lésions cutanées disparaissent spontanément en une dizaine de jours. Dans la mesure du possible, il faut éviter de les gratter pour limiter les cicatrices.

Reconnaître une piqûre de punaise de lit
© iStock / Joel Carillet

Les punaises de lit sont-elles dangereuses pour la santé ?

Selon une étude publiée par le réseau Sentinelles (Inserm et Sorbonne Université) en 2020 (source 3), les punaises de lit ne sont pas dangereuses en tant que telles : « bien qu’elles puissent transporter jusqu’à 45 pathogènes, il n’y a actuellement aucune preuve qu’elles puissent être vectrices de maladies infectieuses chez l’être humain », constatent les chercheurs.

Une morsure indolore, mais des conséquences physiques et psychologiques

Les morsures (appelées aussi piqûres) de punaises de lit peuvent engendrer une gêne physique et psychologique.

  • Les morsures engendrent un risque de surinfection, d’anaphylaxie ou encore d’anémie. Une consultation médicale peut être nécessaire si les lésions s’infectent ou si une réaction allergique de type urticaire se déclenche (boursouflures rouge vif assez douloureuses) ;
  • Leur présence peut aussi avoir des conséquences psychologiques pour les patients qui sont plus – à risque d’insomnie, de stress et d’anxiété (pouvant conduire jusqu’à la dépression). « Le coût d’éradication pouvant être très élevé, la mise en place de moyens de lutte peut être une source d’anxiété supplémentaire non négligeable », précisent encore les scientifiques.

Sur la période 2019-2020, en France métropolitaine, 72 000 consultations chez un médecin généraliste ont eu un rapport avec les punaises de lit. Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et PACA sont les plus impactées, selon l’Inserm. Les principaux motifs de consultations sont :

  • la présence de lésions cutanées (98 %) ;
  • l’insomnie (39 %) ;
  • l’infestation avait un retentissement sur la vie professionnelle, familiale ou sociale (39 %) ;
  • la dégradation de l’état de santé psychologique (15 %).

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