Trois pays occidentaux ont diffusé des messages déconseillant à leurs ressortissants d’assister au festival de musique Nyege Nyege en Ouganda, qui débute jeudi et se termine dimanche soir, évoquant des risques d’attentat.
Des milliers de festivaliers sont attendus en périphérie de Jinja (sud) pour participer aux quatre jours de ce festival annuel organisé sur les rives du lac Victoria.
Ces messages d’alerte émanent des ambassades des Etats-Unis, de Grande-Bretagne et d’Irlande et font suite à plusieurs attaques meurtrières ces derniers mois en Ouganda, attribuées à la rébellion des Forces démocratiques alliées (ADF), qui a fait allégeance au groupe Etat islamique et est installée en République démocratique du Congo voisine.
« En raison de problèmes de sécurité, nous conseillons aux citoyens américains de ne pas assister au festival », écrit jeudi l’ambassade des Etats-Unis à Kampala.
Lundi, le Haut-Commissariat britannique avait mis en garde contre tout voyage non essentiel à Jinja, en raison « d’une menace terroriste croissante en Ouganda, incluant le ciblage d’étrangers ».
L’ambassade d’Irlande a publié une mise en garde similaire, citant notamment « les festivals de musique et culturels en Ouganda ».
Le président ougandais Yoweri Museveni a tenu à rassurer les participants, dans un message posté sur X (ex-Twitter): « Les forces de sécurité protègent les événements publics programmés à l’avance, y compris le controversé Nyege Nyege », créé en 2015.
En 2022, le parlement ougandais avait prononcé l’interdiction du festival, accusé de « promouvoir l’immoralité » (sexe, homosexualité, drogues), une décision qui avait été finalement levée par le gouvernement. L’édition 2022 avait attiré 12.000 participants dont 5.000 touristes étrangers.
Les forces de sécurité ougandaises sont actuellement sur le qui-vive: le 17 octobre, un Britannique et une Sud-Africaine en voyage de noce, ainsi que leur guide, ont été assassinés dans le parc Queen Elizabeth, une attaque attribuée aux ADF et qui a suscité des craintes dans le secteur du tourisme.
Le chef d’un groupe ADF accusé d’avoir mené l’attaque été capturé début novembre au cours d’une opération où, selon l’armée, les six autres membres du commando ont été tués.
En juin, 42 personnes, dont 37 élèves, avaient été tuées dans un lycée de l’ouest du pays lors d’une attaque également attribuée aux ADF.
A l’origine rebelles ougandais majoritairement musulmans, les ADF ont fait souche dans l’Est de la RDC dans les années 1990. Ils ont prêté allégeance en 2019 à l’EI, qui revendique certaines de leurs actions et les présente comme sa « province d’Afrique centrale » (Iscap en anglais).