Le président du Soudan du Sud, Salva Kiir, a averti mercredi les députés « de ne pas s’accrocher au pouvoir », quelques semaines après que son ancien rival devenu député ait proposé un report des élections prévues pour décembre.
M. Kiir a déclaré qu’une prolongation de la période de transition avant les élections priverait les citoyens de la possibilité de choisir leurs dirigeants et a exhorté le Parlement à adopter les lois nécessaires pour ouvrir la voie aux élections.
Le président s’adressait aux députés lors de la rentrée parlementaire mercredi. Le Soudan du Sud était censé organiser des élections avant février 2023, mais ce calendrier a été repoussé en août dernier à décembre 2024.
Le président du Parlement, Jemma Nunu Kumba, a déclaré que les députés redoubleraient d’efforts pour s’assurer que toutes les conditions préalables aux élections soient remplies.
Le vice-président Riek Machar, dont les forces ont participé à une guerre civile de cinq ans qui s’est achevée par un accord de paix en 2018, a suggéré le mois dernier de prolonger le mandat du gouvernement de transition afin de permettre une préparation adéquate des élections.
Le pays enclavé est confronté à une crise économique due à une baisse des exportations de pétrole après que le Soudan, déchiré par la guerre, a déclaré le mois dernier un cas de force majeure sur les cargaisons de pétrole transitant par le pays. Les combats au Soudan ont affecté les cargaisons destinées à un terminal situé près de Port-Soudan, le long de la côte de la mer Rouge.
Les fonctionnaires et les forces de sécurité du Soudan du Sud n’ont pas été payés au cours des six derniers mois en raison de la crise économique.
Le Soudan du Sud travaille à la mise en place d’une Constitution permanente, d’une commission électorale et d’une force de police unifiée, composée de factions pro-gouvernementales et rebelles, qui assurerait la sécurité de cette nation troublée.
Les violences communautaires se poursuivent dans certaines régions du Soudan du Sud. Les Nations unies, tout en prolongeant leur mission de maintien de la paix dans le pays, ont exigé qu’il soit mis fin à la violence et ont insisté pour que le gouvernement progresse rapidement afin de garantir que les élections retardées se déroulent librement et pacifiquement en décembre.