Guinée : le coût de la vie plus que jamais insupportable

Le marché Cité de Conakry est le baromètre tout indiqué pour se faire une idée l’ampleur de la hausse continue des prix des produits de première nécessité. Mamadou Diallo, commerçant se tourne les pouces, l’activité est au ralenti. Nous sommes loin des périodes de grandes affluences.

Plusieurs produits sont inaccessibles, le détaillant impute cette inflation aux grossistes qui ont demandé aux autorités de pouvoir augmenter leur marge bénéficiaire: «Le problème est venu de la demande des commerçants grossistes au gouvernement pour revoir les prix à la hausse. Notamment sur le riz. Ensuite, il y a eu accord, les prix ont été augmentés. Mais honnêtement, ce n’est pas de notre volonté».

En janvier dernier, suite à un accord entre le ministère du commerce, la direction générale des douanes et la Chambre de commerce les prix de différentes denrées alimentaires ont été revus à la hausse, mettant à rude épreuve le budget des ménages.

L’impact de cet accord aujourd’hui est perceptible. Les allées du marché sont quasi vides. Le riz, produit phare en Guinée, reste sans doute le plus impacté par cette hausse, confie Mamadou Diallo. «Le riz a fortement augmenté parce qu’avant on achetait un sac à 270.000 francs guinéen à Madina, actuellement ce sac est cédé à 330.000 soit une augmentation de 60.000 francs guinéens. C’est vraiment beaucoup», se désole-t-il.

A noter que parmi les principaux points revendicatifs du mouvement syndical qui menace de lancer dès jeudi une grève générale et illimitée, figure la baisse des prix des denrées de première nécessité.

Face à cette situation, M’bany Sidibe, président de l’Association des consommateurs guinéens, pense que l’Etat doit faire un état des lieux du secteur de la distribution des denrées alimentaires en décortiquant toute la chaîne de valeur.

Cette démarche permettra de connaître le prix, toutes taxes comprises, des produits à l’import et les marges des différents intervenants: importateurs, grossistes, semi-grossistes, détaillants… Ainsi, l’Etat connaîtra exactement où se pose le problème et trouver des solutions afin que le consommateur final ne soit pas le seul à supporter, in fine, cette flambée des prix des denrées alimentaires.

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