La célébration de la Journée de l’armée de l’air a été l’occasion, pour le chef d’État-major de l’armée de l’air, le général de brigade aérienne Papa Souleymane Sarr, de porter à la connaissance de l’opinion des grandes avancées et la montée en puissance de ce pan important de l’armée nationale qu’il dirige.
La fête de l’armée de l’air a été célébrée, ce jeudi. La cérémonie a été présidée par le chef d’État-major de l’armée de l’air, le général de brigade aérienne Papa Souleymane Sarr, dans une ambiance conviviale et solennelle. Elle commémore la création de l’armée de l’air, en juillet 1961.
Selon le chef d’État-major, l’armée de l’air sénégalaise a hérité d’un lourd et illustre passé aéronautique dont les origines coïncident avec la période d’existence de l’Afrique occidentale française. La position géographique du Sénégal a favorisé l’implantation de plateformes aéronautiques, dès 1911 à Thiès, qui ont servi de bases de projection de la puissance aérienne française. Ces expérience et expertise, enrichies au fil des années par les valeureux pionniers et héritiers de cette institution postindépendance, ont contribué, dit-il, à bâtir l’architecture de l’aviation sénégalaise.
Car, poursuit-il, à l’instar de l’apport de l’aviation militaire dans le développement de l’aéronautique mondiale, l’armée de l’air fut désignée, dès 1968, Coordonnateur des opérations de recherche et de sauvetage dans la région d’information de vol, qui relève de la responsabilité du Sénégal vis-à-vis de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). ‘’Cet espace aérien, couvrant une superficie de près de 8 millions de kilomètres carrés est scruté nuit et jour par des aviateurs engagés, à la conscience morale et professionnelle élevée, prêt à porter assistance aux aéronefs en détresse’’.
Ainsi, ajoute le général Papa Souleymane Sarr, l’expérience capitalisée dans la protection et la défense des points sensibles aéroportuaires sert désormais de ligne directrice à la politique de sécurité et de sûreté des aéroports du Sénégal, élaborée par des aviateurs expérimentés et compétents. Pour couronner le tout, dans la mise en œuvre du projet de ‘’Hub aérien régional’’, les hautes autorités ont réitéré leur confiance à l’armée de l’air, en l’investissant de la responsabilité de former les pilotes et le personnel technique de la compagnie nationale Air Sénégal.
« Cette noble mission, hautement symbolique à plus d’un titre, nous donne l’opportunité de transmettre nos compétences et savoir-être à de jeunes Sénégalais, volontaires et très engagés, épris du devoir de servir leur nation avec civisme et responsabilité. La fête de l’armée de l’air est aussi l’occasion, pour moi, de jeter un regard rétrospectif sur les objectifs que le commandement a bien voulu nous assigner. Après près de deux années de veille à l’exercice de cette pratique dû à la pandémie à coronavirus, je puis vous assurer, sans ambages, que la montée en puissance initiée par mes vaillants prédécesseurs suit la bonne trajectoire’’, annonce-t-il.
Apport opérationnel de deux avions de type Casa 295
En effet, le général Sarr révèle que l’armée de l’air est en train de renforcer ses capacités opérationnelles à tous les échelons, pour répondre efficacement aux défis sécuritaires. ‘’La mission de police du ciel s’exécute avec une plus grande finesse, grâce à l’opérationnalisation du dispositif de surveillance passive de notre espace aérien, avec l’installation de radars primaires. Quant aux capacités de projection et d’appui, elles ont connu une amélioration quantitative et qualitative substantielle. À ce sujet, le retour de révision générale des hélicoptères de type MI, vient renforcer la flotte des vecteurs dédiés à l’appui-feu et à la manœuvre des forces de surface », dit-il.
À cela devrait s’ajouter, poursuit-il, l’apport opérationnel de deux avions de type Casa 295. Le premier, annonce-t-il, a été acquis auprès de la société Airbus. Ce sont des aéronefs de dernière génération qui couvrent un large spectre de missions dans le domaine du transport aérien militaire. « Nous nous réjouissons déjà des résultats obtenus dans la mise en œuvre de ces projets structurants pour les armées, conduite avec rigueur et professionnalisme, dans un contexte de crise mondiale multisectorielle (…). La cohérence de cette politique de montée en puissance trouve un point décisif dans le nouveau format de base aérienne. Cette nouvelle architecture apporte plus de flexibilité et une liberté d’action supplémentaire à l’emploi optimal de la puissance aérienne. Désormais, l’armée de l’air est déployée sur quatre bases opérationnelles implantées à Dakar, à Linguère, à Kaolack et à Tambacounda. À cela, s’ajoutent la base-école de Thiès et la station aérienne de Diass. Cet important dispositif de maillage du territoire national rend plus accessibles les réponses aux besoins des autres forces de défense et de sécurité, dans l’efficacité des luttes contre les menaces à l’intérieur du territoire national », se réjouit-il.
RÉCEPTION DU PREMIER AVION CASA 295
La ‘’Grande muette’’ arme ses hommes
Pour mieux armer ses hommes, la ‘’Grande muette’’ a réceptionné, hier, un avion et des hélicoptères.
L’aviation militaire sénégalaise a réceptionné, ce jeudi, son premier avion flambant neuf de type Casa 295 et des hélicoptères de retour de révision générale. Ainsi, le ministre des Forces armées a salué l’aboutissement de projets structurants qui entrent dans le cadre du relèvement des capacités opérationnelles des armées en général et de l’armée de l’air en particulier.
De ce fait, Me Sidiki Kaba a parlé d’un ‘’saut capacitaire’’, à travers l’acquisition de nouveaux aéronefs et l’érection effective de nouvelles bases aériennes, afin d’assurer une meilleure couverture de l’espace aérien sénégalais. « La journée d’aujourd’hui, a-t-il déclaré, est assurément historique, car elle marque un tournant important dans la vie des armées qui accroissent sensiblement leurs aptitudes dans le cadre du transport aérien stratégique. C’est avec une grande fierté que je souligne que notre pays n’a jamais atteint de telles capacités dans ce domaine’’.
Le ministre a, ensuite, décrit la nouvelle acquisition qui est ‘’un avion de transport tactique multirôle équipé des technologies de dernière génération’’. ‘’Le Casa 295 dispose de larges capacités d’emport en personnel. Au-delà de ses performances de décollage et d’atterrissage sur piste courte, sa versatilité lui permet de couvrir un large spectre de missions dans l‘aérotransport, l’aérolargage et l’évacuation sanitaire, grâce à une capacité de changement de configuration dans des délais très courts. Le deuxième avion du même type, qui sera réceptionné vers la fin de l’année 2023, viendra compléter le parc déjà inédit de l’armée de l’air, pour mieux assurer en priorité ses missions opérationnelles, mais aussi celles d’appui au développement qui lui sont dévolues », a annoncé Me Kaba.
À terme, déclare le ministre, ces deux appareils pourront permettre au Sénégal d’assurer, de manière autonome, la projection et le désengagement de ses troupes engagées dans les différents théâtres d’opérations extérieures et de satisfaire tous les besoins en transport et en entrainement du théâtre intérieur.
C’est consciente de l’importance de la disponibilité opérationnelle et de la sécurité des vols, renseigne-t-il, que l’armée de l’air procède régulièrement à des activités de maintenance approfondie et rigoureuse.
C’est dans ce cadre qu’il a été réceptionné, dans la foulée, des hélicoptères de combat de type MI-17 et MI-35, de retour d’une grande révision. « Ce sont tous ces efforts conjugués qui nous valent aujourd’hui ces belles performances. L’acquisition du Casa 295 et le retour de révision des hélicoptères de combat viennent étoffer la flotte de l’armée de l’air. Il restera à relever le défi de la préservation du potentiel, dans le domaine particulièrement exigeant de l’aviation. Certain du niveau de professionnalisme dans les armées et de la qualité de ses ressources humaines, je demeure convaincu que tous ces appareils seront très bien entretenus et exploités rationnellement dans le respect des règles et procédures nationales et internationales en vigueur », a conclu Me Sidiki Kaba.
CHEIKH THIAM