Maroc : la hausse de 10% du SMIG et la revalorisation de 1.000 dirhams du salaire des fonctionnaires actées

C’est acté. Au bout d’un round de négociation mené depuis plus de deux semaines, et qui s’est poursuivi jusqu’à hier dimanche 28 avril, le gouvernement, le patronat et les principales centrales syndicales sont parvenus à un nouvel accord dans le cadre du dialogue social. Sa signature a eu lieu ce lundi 29 avril 2024 au siège de la chefferie du gouvernement, sous la présidence de Aziz Akhannouch.

Principale nouveauté, et c’est désormais officiel: une hausse de 10% du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) dans le secteur privé. Cette augmentation prendra effet en deux temps: +5% en janvier 2025, puis +5% en janvier 2026. À terme, le SMIG devrait ainsi passer à 3.422 dirhams, contre 3.111 dirhams actuellement. Cette décision porte «la revalorisation du SMIG à 20% depuis l’avènement de ce gouvernement», lit-on dans un communiqué de la chefferie du gouvernement.

Pour le salaire minimum dans le secteur agricole (SMAG), il a également été décidé d’opérer une hausse de 10% mais suivant un calendrier différent: +5% en avril 2025 et autant en avril de l’année suivante (2026). Cette mesure vient s’ajouter à une augmentation précédente de 15%, portant la revalorisation du SMAG à 25% sous le gouvernement Akhannouch.

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De g à dr; Mustapha Baïtas, porte-parole du gouvernement, Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du budget, Aziz Akhannouch chef du gouvernement, Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la petite entreprise, de l’emploi et des compétences et Ghita Mezzour, ministre chargée de la transition numérique et la réforme de l’administration.

+1.000 dirhams dans le secteur public

Pour le secteur public, la revalorisation de 1.000 dirhams pour les fonctionnaires a également été officialisée. Elle s’effectuera également en deux temps avec une première tranche prévue en juillet de cette année 2024 (500 dirhams) et une seconde attendue en juillet 2025. Ceci, à l’exception des fonctionnaires de l’Éducation nationale et des professionnels de la santé qui ont déjà bénéficié de l’augmentation lors des précédents rounds de dialogue social.

Autre mesure adoptée: un allégement de la pression fiscale sur les salaires. Le salaire mensuel brut exonéré d’impôts passera ainsi de 5.000 à 6.000 dirhams, alors que le taux maximal de l’impôt sur le revenu (IR) reculera d’un point, de 38% à 37%. Ce réaménagement concerne «l’ensemble des fonctionnaires et les salariés avec un impact mensuel allant jusqu’à 400 dirhams pour les catégories à revenu moyen», souligne le communiqué.

Concernant la réforme des retraites, rendez-vous a été pris pour septembre prochain, date de l’entame de discussions en profondeur entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Ceci, dans la perspective d’une adoption lors de la session parlementaire d’octobre. Le principe de création de deux pôles (public-privé) a néanmoins été acté. La session d’avril 2024 du dialogue social a ainsi «permis de réaliser un consensus autour des principes fondamentaux pour la mise en œuvre de la réforme des régimes de retraite, dont l’examen se poursuivra dans la perspective de la soumettre au Parlement lors de la session d’automne», commente la chefferie du gouvernement.

La loi sur la grève, elle, devra être adoptée cette même session d’avril. Le texte, déposé depuis quelques années au Parlement, devrait être amendé et non retiré.

Ces mesures concernent un nombre total de bénéficiaires estimé à 4,5 millions de personnes, dont 1,2 millions de fonctionnaires et 3 millions de salariés du secteur privé, indique le communiqué.

L’accord de la session d’avril 2024 a été signé par le chef du gouvernement, par les centrales syndicales représentées par le secrétaire général de l’Union marocaine du travail, Miloudi Moukhariq (UMT), le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc, Enaam Mayara et le secrétaire général de la Confédération démocratique du travail, Abdelkader Zaier ainsi que par les organisations et associations professionnelles des travailleurs, représentées par le président de la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), Chakib Alj, et le président de la COMADER (Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural), Rachid Benali.

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