Durant la campagne présidentielle kényane, il n’a eu de cesse de se présenter comme le candidat des « débrouillards ». A 55 ans, William Ruto vient de loin. L’enfant de la vallée du Rift, dans l’Est du Kenya est issu d’une famille modeste de la communauté des Kalenjin.
Pour marquer ses origines, William Ruto a souvent déclaré qu’il avait porté ses premières chaussures à 15 ans. Diplômé en sciences puis professeur, il ne tarde pas à entrer en politique dans les années 1990. Ministre à 36 ans, il devient le colistier d’Uhuru Kenyatta dix ans plus tard.
En 2013, sa carrière prend un coup avec des accusations de crimes contre l’humanité pour des violences post-électorales commises lors du scrutin de 2007. Mais William Ruto clame son innocence devant la Coup pénale internationale (CPI) et parvient à obtenir un non lieu.
L’homme politique a aussi une réputation sulfureuse avec des nombreuses allégations de corruption comme celle de l’accaparement de terres dans l’Ouest et sur la côte kényane.
Son alliance avec Uhuru Kenyatta ne dure pas et le président finit par faire volte-face et porter son soutien à son adversaire, Raila Odinga. Il reste toutefois son vice-président depuis 2013.
Cette brouille ne suffit pour à taire les ambitions du richissime homme d’affaire qui a porté sa campagne sur la promesse d’élever les plus pauvres avec des mesures économiques alléchantes dans un pays en proie à une crise du pouvoir d’achat et de l’emploi.