Le gouvernement congolais affirme que le mausolée du leader indépendantiste assassiné Patrice Lumumba a été vandalisé, et il n’est pas clair, dans l’immédiat, si la dépouille de Lumumba, qui ne possédait qu’une seule dent en or, a été endommagée ou volée.
Un conservateur du mausolée a déclaré à l’agence de presse nationale que les portes en verre avaient été brisées lundi et que le cercueil contenant la dent avait été cassé. Mardi, dans un communiqué, le ministère congolais de la Culture a déclaré que les responsables n’étaient pas clairement identifiés.
En 2022, la dent de Lumumba avait été restituée par l’ancien colonisateur belge, et son transfert à travers le vaste pays avait été célébré comme un événement majeur.
Patrice Lumumba est largement salué comme l’activiste nationaliste qui a contribué à mettre fin à la domination coloniale. Il est ensuite devenu le premier Premier ministre de la République démocratique du Congo et était considéré comme l’un des nouveaux dirigeants les plus prometteurs d’Afrique, mais il a été assassiné moins d’un an plus tard, en 1961. Son corps a été démembré et dissous à l’acide dans le but apparent d’éviter que sa tombe ne devienne un lieu de pèlerinage.
Pour de nombreux Congolais, Lumumba est un symbole des développements positifs que le pays aurait pu connaître après son indépendance. Au lieu de cela, le pays s’est enlisé dans des décennies de dictature qui ont pillé ses vastes richesses minérales.
Les historiens affirment que Lumumba a été victime de la guerre froide. Il a promu des politiques de gauche et, lorsqu’il a demandé l’aide de l’Union soviétique pour mettre fin à un mouvement sécessionniste dans la région du Katanga, riche en minerais, il est tombé en disgrâce auprès de la Belgique et des États-Unis.
Un coup d’État militaire a renversé Lumumba, qui a été arrêté, emprisonné, puis tué. Son assassinat, imputé à des séparatistes, a ouvert la voie à l’ascension de Mobutu Sese Seko, qui a dirigé le pays qu’il a ensuite rebaptisé Zaïre pendant des décennies, avec le soutien des puissances occidentales. Il est décédé en 1997.
Bien que les assassins de Lumumba aient été Congolais, des questions ont persisté sur la complicité de la Belgique et des États-Unis en raison des liens communistes qu’il entretenait.
La seule dent qui lui reste a été conservée par le commissaire de police belge qui a supervisé la destruction de son corps. En 2016, des fonctionnaires belges l’ont saisie auprès de la fille du commissaire de police.
Le pays a obtenu sa restitution après la visite du roi Philippe de Belgique, qui a exprimé ses regrets pour les abus commis par la Belgique au Congo lorsque celui-ci était une colonie belge.