Pendant que la junte a toutes les raisons de se frotter les mains pour avoir fait avaler sa pilule à la Cédéao, à travers un accord obtenu à sa convenance, fixant la durée de la transition à 24 mois, la fronde anti-Cnrd ne semble cependant pas s’estomper. Du moins si l’on se fie au Front national pour la défense de la constitution dissous, qui se refuserait à rendre les armes. Ce mouvement hétéroclite regroupant en son sein aussi bien la société civile que des partis politiques, ne fait d’ailleurs pas mystère de ses intentions. Qui seraient celles de s’échiner à mettre un terme à la transition, le plus tôt que possible.
Le gouvernement guinéen peut boire du petit lait, suite à l’accord obtenu in extremis sur la durée de la transition, à la veille de la deadline de l’ultimatum de la Cédéao. L’organisation régionale n’aura plus qu’à laisser ses sanctions en pointillé. La junte ayant réussi à déjouer le piège, en acceptant les 24 mois, proposés comme durée de la transition par l’instance régionale. En attendant que la conférence des chefs d’État et de gouvernement ne valide cet accord, résultant des conclusions d’une mission technique qui a pris langue avec le pouvoir de Conakry, certains acteurs politiques voient dans cette démarche, un moyen d’apaisement de la cité.
Une cité en proie à des soubresauts depuis un certain temps. Avec comme pomme de discorde la durée de la transition, qu’une frange de la classe politique voudrait aussi brève soit-elle. Afin de permettre un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Avec à la clé l’élection d’un pouvoir civil à la tête de la république.
Cette volonté de vouloir aller au pas de course, ne serait pas du goût de la junte militaire. Qui, pour sa part dit vouloir faire d’abord le ménage, afin de laver plus blanc. Histoire de doter la Guinée d’institutions dont la solidité pourrait épargner au pays de retomber dans le futur, sous les bottes d’un potentat. Qui viendrait de nouveau tout déconstruire, pour la simple satisfaction de ses lubies, en sapant les valeurs républicaines. Comme ce fut le cas avec la parenthèse douloureuse du président Alpha Condé.