Le gouvernement gabonais a bloqué samedi l’accès à internet et instauré un couvre-feu dans le pays après les élections législatives et présidentielle, dont le chef de l’Etat sortant Ali Bongo fait figure de grand favori.
Le président gabonais, âgé de 64 ans et au pouvoir depuis 14 ans, brigue un troisième mandat et continue de marcher dans les pas de son père, Omar, qui a dirigé le pays pendant 42 ans.
Dans l’espoir de mettre fin au règne de la famille Bongo, six partis d’opposition se sont entendus pour soutenir un candidat commun, Albert Ondo Ossa, un professeur d’économie de 69 ans.
Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes avec plusieurs heures de retard dans certaines circonscriptions. Le nombre de bureaux de vote affectés n’était pas immédiatement connu et on ne savait pas si tous les électeurs avaient pu participer au scrutin.
La commission électorale n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
La date à laquelle les résultats doivent tomber n’est pas arrêtée, mais le candidat commun de l’opposition, Albert Ondo Ossa, et son alliance ont déjà remis en question samedi la légitimité du scrutin.
Le gouvernement gabonais a coupé l’accès à internet jusqu’à nouvel ordre en raison des risques de désinformation et imposé un couvre-feu à partir de dimanche « afin de prévenir tout écart de conduite et de préserver la sécurité de l’ensemble de la population », selon une déclaration lue à la télévision gabonaise samedi soir.
ALLÉGATIONS DE FRAUDE
Ce scrutin a valeur de test pour Ali Bongo, à qui l’opposition reproche de ne plus être en état de diriger après un AVC en 2018 et de ne pas avoir suffisamment redistribué la manne pétrolière, alors qu’un tiers des 2,3 millions de Gabonais vivent dans la pauvreté.
Ali Bongo a promis, lors de sa campagne, de créer davantage d’emplois, de stimuler les programmes de micro-crédits et de réduire les frais de scolarité dans les écoles publiques.
« Nous votons et nous allons gagner! », a promis le chef de l’Etat sortant sur les réseaux sociaux.
Bien que la campagne se soit déroulée dans le calme, les craintes de voir la période post-électorale entachée de troubles sont vives, alors que le résultat des deux précédents scrutins présidentiels avait été contesté dans la rue.
L’opposition avait alors accusé Ali Bongo d’avoir remporté les élections de manière frauduleuse.
Dans des messages diffusés en ligne, l’alliance d’opposition, Alternance 2023, et le porte-parole d’Ali Bongo ont déclaré que certains bureaux de vote n’avaient pas reçu de bulletins de vote pour leurs candidats respectifs. Reuters n’a pas été en mesure de vérifier ces affirmations de manière indépendante.
L’équipe d’Ali Bongo a rejeté les allégations de fraude.