Dans un camp de fortune, près de Goma, la capitale du Nord-Kivu, vivent des personnes ayant fui les exactions des groupes armés actifs dans l’est de la RDC. L’un d’entre eux, le M23, s’est emparé de pans entiers du pays depuis fin 2021.
Selon l’ONU, près de sept millions de personnes ont été déplacées en RDC, soit le nombre le plus élevé jamais enregistré dans le pays.
Ces infortunés attendent du vainqueur de la présidentielle du 20 décembre, la fin de l’insécurité dans leur territoire.
« Au cours des cinq dernières années, le président a fait beaucoup de promesses. Certaines ont été tenues, d’autres non. Maintenant, nous espérons que le président qui sera élu pourra mettre fin à cette guerre qui devient insupportable, car notre souhait est de retourner dans nos villages. » raconte Dani Rukara, personne déplacée de guerre.
Ces hommes et femmes qui se sentent déjà abandonnés, risquent aussi de ne pas participer au choix de leur futur président. Ils n’ont pas pu s’inscrire sur les listes électorales et sont amers.
« Je dois voter, parce que j’en ai le droit. Et je dois voter pour quelqu’un qui le mérite. Parce que dans d’autres élections, nous avons élu des gens qui ne le méritaient pas, et aujourd’hui nous souffrons d’un manque de sécurité », explique Deogracias Ntamuhanga, déplacé de guerre.
Voter c’est aussi la volonté affichée par Esperance Nyiraneza, déplacée de guerre. « Je suis en colère parce que je ne pourrai pas voter, mais j’aimerais que Tshisekedi puisse être réélu, parce que c’est grâce à lui que nous sommes que nous vivons encore ici, autrement le M23 serait déjà là. S’il n’est pas élu, son successeur devra combattre le M23 et le forcer à quitter nos villages pour que nous puissions rentrer chez-nous. «
Selon Médecins sans frontières, des dizaines de milliers de familles fuient toujours les violences dans le Nord-Kivu.