Dans son élan d’assainir la ville d’Abidjan et lui donner l’image de capitale et de ville vitrine mais également prévenir les dégâts en ces temps pluvieux qui s’annoncent, le ministre gouverneur du district autonome d’Abidjan a lancé à la veille de la CAN une vaste opération de déguerpissement et de libération des espaces et emprises des voies publiques.
Les bulldozers n’épargnent aucune construction sur leur passage, laissant un paysage de désolation dans bon nombre de quartiers d’Abidjan. Des familles entières se retrouvent sans abri, et des milliers d’élèves voient leur année scolaire compromise. «On n’a nulle part où aller, on n’a juste besoin du nécessaire pour rentrer au village. C’est vrai que c’est le travail de l’Etat, mais détruire une école en pleine année scolaire, c’est inadmissible», se plaignent les personnes impactées par cette opération.
Selon Cissé Bacongo, ministre gouverneur du district autonome d’Abidjan, ce sont des opérations menées pour libérer des espaces occupés illégalement ou de manière non réglementaire mais surtout, «désengorger et embellir l’entrée d’Abidjan, mais aussi lla création d’emploi pour les jeunes et les femmes car nous allons créer sur ces espaces des parcs logistiques», a-t-il indiqué.
Bien que ces actions puissent susciter des grincements de dents, des critiques, elles contribueront à l’urbanisation et à l’aménagement harmonieux de la ville. «Il ne s’agit pas de casser pour casser, mais casser pour favoriser le développement de la capitale économique de notre pays. Nous voulons sortir ces populations des situations de non-vie dans lesquelles elles vivent», explique Cissé Bacongo.
Pourtant, la rencontre avec le ministre gouverneur d’Abidjan et le maire de la commune Adama Bictogo avait fait naître l’espoir de trouver une issue heureux chez les habitants de Gesco. Des promesses de relogement avaient été formulées, mais la réalité sur le terrain est toute autre.
Les habitants se retrouvent aujourd’hui dans une situation incertaine. Sans domicile fixe, sans abri et solution de recasement, ils ne savent pas de quoi sera fait le lendemain. La colère et la frustration montent face à ce qu’ils perçoivent comme un mépris total de leurs droits et leur dignité. «Maintenant qu’ils ont tout cassé sans nous aviser, nous ont tout pris, on ne demande que le transport pour rentrer chez nous ».
En tout état de cause, ces déguerpissements permettront d’embellir et de créer un cadre de vie sain dans la métropole abidjanaise. De Koumassi en passant par Marcory, Plateau, Adjamé, Boribana, Yopougon etc., plusieurs secteurs de toutes ces communes seront visités par le gouverneur et son équipe.