Afrique du Sud : la présidente de l’Assemblée perquisitionnée pour corruption

Une unité d’enquête spéciale en Afrique du Sud a perquisitionné le domicile de la présidente du Parlement pendant plus de cinq heures mardi et a saisi des preuves dans le cadre d’une enquête sur des accusations selon lesquelles elle aurait accepté des pots-de-vin dans ses fonctions antérieures de ministre de la Défense.

L’opération de perquisition et de saisie au domicile de Nosiviwe Mapisa-Nqakula, qui est une législatrice chevronnée du parti au pouvoir, le Congrès national africain, a été confirmée dans une déclaration du Parlement. La présidente a nié tout acte répréhensible et « réaffirme qu’elle n’a rien à cacher », selon le communiqué. Elle a coopéré avec les enquêteurs, selon le Parlement.

L’enquête sur Mapisa-Nqakula, 67 ans, a été rendue publique ce mois-ci par un journal, qui a déclaré qu’elle était soupçonnée d’avoir reçu au moins 120 000 dollars de pots-de-vin d’un entrepreneur de la défense entre 2016 et 2019. L’argent lui a été livré en espèces dans des sacs cadeaux, selon le journal The Sunday Times.

Un porte-parole de l’Autorité nationale des poursuites a déclaré que l’opération de recherche avait été menée par sa direction d’enquête.

Mme Mapisa-Nqakula devait présider une session du Parlement mardi, au cours de laquelle les députés ont posé des questions au président Cyril Ramaphosa. Elle ne s’est pas présentée et c’est le vice-président du Parlement qui a supervisé les questions.

L’Alliance démocratique, parti d’opposition, a demandé qu’elle démissionne car « elle ne peut pas se voir confier cette haute fonction ». Mapisa-Nqakula a déjà été accusée d’avoir accepté des pots-de-vin lorsqu’elle était ministre de la Défense, mais une enquête parlementaire a été abandonnée à peu près au moment où elle est devenue présidente du Parlement en 2021.

Mapisa-Nqakula est une autre personnalité de l’ANC accusée de corruption sous la direction de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, qui a dirigé le pays le plus avancé d’Afrique de 2009 à 2018 avant d’être contraint de démissionner à la suite d’une série d’allégations de corruption. Il est jugé pour des faits de corruption liés à des infractions présumées commises avant qu’il ne soit Président.

Une commission d’enquête sur la corruption sous la présidence de M. Zuma a recueilli de nombreuses preuves de corruption de fonctionnaires par des entreprises privées en échange de contrats publics. Pourtant, pratiquement personne n’a été poursuivi et l’ANC a autorisé certaines des personnes impliquées à se présenter à nouveau comme candidats aux élections nationales du 29 mai.

La réputation de l’ANC a toutefois été gravement entachée par les scandales de corruption et le parti risque de perdre sa majorité en mai. Les analystes prévoient qu’une baisse du soutien à l’ANC entraînera pour la première fois un gouvernement de coalition en Afrique du Sud.

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