La sécurité alimentaire, priorité stratégique de la politique africaine du Roi Mohammed VI (Nasser Bourita)

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La Politique africaine de Sa Majesté le Roi Mohammed VI a toujours placé en son cœur la sécurité alimentaire comme priorité stratégique, a affirmé, jeudi à Nairobi, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Cette Vision pour l’Afrique, qui ne vient pas du néant, raisonne avec une vision nationale, par laquelle le Royaume a choisi de mettre en œuvre des stratégies ambitieuses pour améliorer la productivité agricole, a souligné M. Bourita qui représente le Souverain au Sommet africain sur les engrais et la santé des sols.

La Vision Royale dans ce domaine se déploie à travers trois instruments à savoir : le Groupe OCP, bras opérationnel de cette vision et leader continental sur le marché des engrais, le ministère de l’Agriculture, dépositaire des politiques publiques et des stratégies sectorielles en matière d’agriculture et le ministère des Affaires étrangères, gardien de l’exécution ordonnée de la Vision Royale de la coopération Sud-Sud, a relevé le ministre.

Il a aussi noté que le Souverain, qui accorde la plus haute importance aux thématiques stratégiques de ce sommet aussi bien pour le Maroc que pour l’Afrique, a tenu à ce que le Royaume y prenne part activement, à travers ces trois instruments.

Le ministre a aussi relevé que conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a élaboré des stratégies sectorielles de développement, le Plan Maroc Vert, lancé en 2008, et plus récemment, le « Plan Génération Green », faisant observer que ces stratégies sont basées sur deux piliers fondamentaux : la modernisation de l’agriculture et des industries agroalimentaires et le développement solidaire de l’agriculture familiale.

Au-delà de la disponibilité alimentaire, la démarche marocaine promeut une approche intégrée ; celle du développement socioéconomique du monde rural et l’investissement dans l’agriculture, en tant que secteur offrant des opportunités énormes pour la création de la richesse et de l’emploi pour les jeunes, a-t-il enchaîné, notant que le développement agricole et la sécurité alimentaire ne constituent pas seulement une priorité stratégique pour le Maroc, mais représentent aussi les principaux objectifs de la coopération Sud-Sud.

Dans cet esprit de la solidarité africaine, le Maroc a entrepris de partager son expérience et ses bonnes pratiques avec les pays africains frères, a dit M. Bourita, expliquant que la démarche marocaine privilégie l’établissement de partenariats durables.

Il a dans ce sens rappelé le lancement lors de la COP22 de l’Initiative Triple A pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine au changement climatique, ainsi que l’Initiative Triple S, lancée en 2016 avec la République du Sénégal, et qui vise à soutenir la Soutenabilité, la Stabilité et la Sécurité en Afrique.

Le Royaume le fait aussi sur le plan bilatéral, avec plusieurs pays africains frères (Ethiopie, Nigéria …), a poursuivi le ministre, précisant que c’est dans ce cadre aussi que s’inscrit l’action de l’OCP en Afrique.

Ainsi, en réponse à la flambée des prix des fertilisants et aux défis de sécurité alimentaire, l’OCP a consolidé sa présence et son action en Afrique à travers l’ouverture de 12 représentations aux quatre coins du Continent et le renforcement de la production et de la distribution d’engrais, à travers le lancement de 8 projets industriels en Afrique, dont 3 nouvelles plateformes de stockage et de mélange, a-t-il noté.

Il s’agit aussi du lancement de 46 projets de développement à travers l’Afrique, axés sur l’amélioration de la fertilité des sols et la formation agronomique, afin de promouvoir des pratiques agricoles durables, et le développement d’initiatives telles que le programme « Agribooster », qui offrent un soutien complet aux agriculteurs, incluant l’accès aux engrais et aux semences ; ou encore le programme « Farm&Fortune Hubs », qui transforme les petites exploitations en entreprises agricoles productives, a rappelé le ministre.

Pour répondre aux besoins de l’Afrique, le groupe OCP lui a consacré 20% de sa production d’engrais, tout en offrant 180.000 tonnes d’éléments nutritifs du sol à titre d’aide, et 370.000 tonnes à prix réduit, a affirmé M. Bourita, précisant que ces volumes représentent respectivement 16% de la demande africaine actuelle et 25% des ventes du groupe sur le continent.

Le groupe prévoit d’augmenter sa production de 2 millions de tonnes cette année, soulignant ainsi son engagement envers une agriculture africaine.

À travers cette présence, l’OCP se positionne aujourd’hui en Afrique comme le principal fournisseur d’engrais mais aussi le principal pourvoyeur de savoir-faire agricole, particulièrement à travers des Laboratoires ambulants déployés dans plusieurs pays du continent.

Le ministre a par ailleurs affirmé que pour être résolu et volontariste, l’engagement du Maroc en faveur de l’agriculture africaine prend tout son sens dans la conjugaison des efforts de tous, plaidant, dans cet esprit, pour la création d’un Consortium Africain pour l’Innovation en Agriculture.

Une telle plateforme coordonnerait l’amélioration de l’utilisation des engrais et la santé des sols à travers le continent, facilitant le partage des technologies et le développement conjoint de politiques incitatives, a soutenu M. Bourita.

Le ministre a aussi plaidé pour l’établissement d’un Programme Panafricain de Formation et de Certification en Gestion des Sols, estimant que ce programme contribuerait à élever les standards de gestion des sols et à promouvoir des pratiques durables, à travers des centres de formation régionaux et une certification panafricaine.

Il s’agit aussi de la mise en place d’une Initiative de Financement des Infrastructures Agricoles Vertes, a dit M. Bourita, expliquant que cette initiative soutiendrait le développement d’infrastructures agricoles durables, incluant notamment la création d’un fonds pour des projets d’irrigation éco-responsables, ainsi que des incitations pour les investissements privés dans des technologies respectueuses de l’environnement.

Le ministre a également plaidé pour la création d’un Observatoire africain des données et analyses des sols, faisant savoir que cette structure aurait mandat pour compiler et mettre à disposition des pays africains des données précises et actualisées pour améliorer la prise de décision en agriculture, mettant à profit l’utilisation de technologies avancées, comme les satellites.

« Dans cet esprit, l’Afro-optimisme maintient le Maroc dans sa conviction ferme qu’en investissant dans l’agriculture africaine, nous cultivons les fondations de l’Afrique sûre et sereine de demain », a-t-il dit.

“Ensemble, nous pouvons relever le défi de la sécurité alimentaire en Afrique, qui a tous les atouts pour faire de l’agriculture un moteur de développement et de transformation”, a-t-il assuré, soulignant que le Maroc reste, comme il l’a toujours été, prêt à partager son expérience et son expertise avec ses frères africains, pour que l’agriculture sur le continent soit synonyme de stabilité et de prospérité partagée.

Organisé par l’Union africaine et le gouvernement kényan, le Sommet africain sur les engrais et la santé des sols ambitionne de souligner le rôle crucial des engrais et de la santé des sols dans la stimulation d’une croissance de l’agriculture africaine durable et favorable aux populations pauvres.

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