ONU : la partition du Sahara évoquée, mais pas soumise formellement

Farhan Haq, porte-parole adjoint du Secrétaire général de l’ONU, a apporté des clarifications concernant la situation au Sahara marocain et l’idée de « partition » soumise par l’Envoyé personnel du secrétaire général, Staffan de Mistura, lors du point de presse quotidien aux Nations Unies. L’attention médiatique s’est focalisée sur une prétendue nouvelle proposition de partition du Sahara évoquée par Staffan de Mistura, Envoyé personnel du Secrétaire général pour ce dossier complexe. La question, soulevée par le journaliste égypto-américain Ahmed Fathi, a rappelé à la communauté internationale les initiatives passées qui visaient une partition du territoire.L’idée, largement rejetée à l’époque, prévoyait la création d’un État indépendant dans la région de Dakhla-Oued Eddahab, une portion qui aurait été dévolue au front séparatiste selon une ligne de démarcation historique, issue des Accords de Madrid de 1975.

Les interrogations portaient sur la possibilité que la partition, autrefois évoquée par James Baker, soit à nouveau remise sur la table, une hypothèse rapidement rejetée par M. Haq. Ce dernier a insisté qu’il ne s’agissait pas d’une proposition formelle. De Mistura, dans ses efforts de consultation avec les parties, s’est contenté d’informer le Conseil de sécurité sur les avancées du processus, tout en soulignant que le cœur du travail restait centré sur la poursuite du dialogue jusqu’aux consultations prévues pour avril 2025.

Une polémique réactivée ?

Ce qui semblait être une simple consultation de, de Mistura avec les membres du Conseil de sécurité a suscité des spéculations ravivées sur cette hypothèse de partition. La suggestion que le polisario pourrait se voir attribuer la portion d’un territoire anciennement sous contrôle mauritanien avait fait réagir le Maroc.

Le Royaume, fort de ses succès diplomatiques et de la reconnaissance de sa souveraineté par plusieurs grandes puissances, a immédiatement voulu nuancer les propos de Staffan de Mistura. L’idée d’une partition est une ligne rouge que Rabat n’a jamais accepté de franchir, ayant misé sur son plan d’autonomie sous souveraineté marocaine, soutenu par l’ONU comme une base crédible et réaliste de résolution du conflit depuis 2007.

Le Royaume a vu dans les déclarations du porte-parole de l’ONU un besoin de clarifier ce qui aurait pu être mal interprété : il n’y a aucune proposition formelle adressée aux parties et le Maroc souhaite éviter que de simples consultations informelles deviennent matière à polémique. Ce besoin de nuance est essentiellement important, car Rabat ne veut pas et plus que des propositions rejetées depuis longtemps par la communauté internationale puissent ressurgir et déstabiliser le processus de négociations.

Le Maroc face aux échéances de 2025

Le briefing de Staffan de Mistura, bien qu’il ait laissé entendre que toutes les options doivent être réévaluées, marque un point critique. Pour le Maroc, la route vers les consultations d’avril 2025 est celle où sa proposition d’autonomie doit être davantage clarifiée et renforcée. Le plan d’autonomie, qui a largement reçu le soutien des résolutions du Conseil de sécurité, reste pour Rabat l’unique voie légitime pour une solution durable. Le Royaume doit désormais déployer une diplomatie proactive pour expliquer en quoi ce plan constitue une solution juste et pragmatique.

Quant à Staffan de Mistura, il sait que sa mission arrive à une croisée des chemins. Si aucune avancée concrète n’est réalisée lors des prochaines discussions, l’envoyé spécial a laissé entendre qu’il pourrait envisager de rendre le tablier. La pression est donc sur toutes les parties pour qu’elles convergent vers une solution politique solide, éloignant définitivement le spectre d’une partition du territoire, qui ne ferait qu’exacerber les tensions.

Cet épisode souligne les tensions persistantes autour du dossier du Sahara. Si le Maroc semble avoir l’avantage diplomatique, il reste vigilant face à toute tentative de remettre en question ses acquis territoriaux, diplomatiques et politiques. Le défi pour 2025 sera de maintenir cette dynamique tout en évitant que des solutions irréalistes ne refassent surface.

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