Le polisario, un fardeau algérien!

Le polisario, un fardeau algérien!

A suivre la propagande médiatique et le discours officiel algérien, le polisario serait une entité étrangère au sérail militaire algérien, et ses choix politiques et sa stratégie guerrière sont étrangers à la politique algérienne. La doxa algérienne tente de faire croire au monde entier que l’Algérie n’est pas partie prenante de cette discorde régionale et que son positionnement s’explique uniquement par un soutien politique au principe de l’autodétermination des peuples. Sans plus.

Or, c’est sur la base de cette affirmation que la propagande officielle algérienne essaie de convaincre les opinions internationales de sa non-implication dans ce conflit saharien. Quand cela ne tourne pas au ridicule comme le montrent les sorties algériennes à l’ONU, cela se transforme en mensonges éhontés du pouvoir algérien.

Le régime algérien abrite, finance, arme et manipule les milices du polisario. Il a mis sa diplomatie et ses réseaux d’influence au service de leur marketing politique. Le polisario est un faux nez de l’armée algérienne. Cette réalité, une fois consacrée, va obliger le régime algérien à assumer ses responsabilités dans cette tension régionale. La dénégation permanente et la fuite en avant d’Alger sur le polisario ne cessent de l’enfermer dans un étau diplomatique où la seule sortie passera par une hémorragie de fake news et l’invention de réalités parallèles.

La nouvelle donne militaire qui aujourd’hui pèse sur le régime algérien est que la moindre action terroriste des milices du polisario sera directement amputée à l’armée algérienne. Pour les Marocains, c’est déjà le cas. Les récents événements d’Al Mahbes où des tirs ont visé des civiles marocains donnent un avant goût de la nature de la confrontation qu’auront à gérer les deux pays que sont le Maroc et l’Algérie. Le Maroc aura le choix entre plusieurs options diplomatiques et militaires pour gérer ces nouvelles situations. Nouvelles dans le sens où elles interviennent dans un contexte de triomphe diplomatique marocain et de multitude de reconnaissances de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

L’option d’une réponse militaire marocaine directe en territoire algérien ne semble pas à l’ordre du jour pour le moment. Pour certains, c’est le piège stratégique vers lequel l’armée algérienne semble vouloir attirer le Maroc dans cette région. Enjeu majeur pour le Royaume, comment retenir ces coups et ne pas céder à la tentation de la poursuite sur le territoire algérien . Les limites de l’action militaire marocaine semblent se cantonner à contrôle de la circulaire des éléments du polisario dans la fameuse zone tampon où les opérations militaires de Rabat sont protégées par le droit international.

La seconde option est politique et diplomatique. Elle consiste à former un dossier sur la nature terroriste du polisario et s’investir sur le plan diplomatique pour arracher une qualification d’« organisation terroriste » aux milices du polisario.

Si, comme le prédisent beaucoup, le polisario finira par être catalogué par les Américains et les Européens comme une organisation terroriste qui menace la paix et la stabilité régionales, cela constituerait un grand tournant dans la perception qu’a la communauté internationale du régime algérien qui incarnera forcément le rôle de parrain et de protecteur d’organisations terroristes. Déjà que son activité et ses liaisons dangereuses avec ces groupes terroristes présentes dans la région du Sahel est source de beaucoup d’interrogations et de suspicions.

Cette démarche, si elle aboutit, renforcera l’isolement du régime algérien et le mettra en porte à faux avec la communauté internationale comme un Etat voyou sur le modèle de l’Iran ou de la Corée du Nord.

Qu’elles soient cataloguées comme organisations terroristes ou pas, le régime algérien aura à affronter le lourd défi sécuritaire de gérer les milices du polisario. Surtout le jour où la communauté internationale va clore définitivement cette discorde par l’adoption définitive de l’option de l’autonomie. L’armée algérienne va-t-elle démanteler sans risque pour elle ces milices qu’elle a gavées d’armes pendant des décennies ? Va-t-elle les intégrer dans ses rangs pour s’épargner leurs potentielles nuisances?

Dans tous les cas de figure, le polisario est déjà un lourd fardeau pour le régime algérien. Sa gestion lui imposera, quels que soient les choix à prendre, une dure remise en cause qui ne se fera pas sans payer un énorme prix politique et sécuritaire. Celui du douloureux démantèlement des milices du polisario ou celui de l’acquisition inévitable de la qualité de pays parrain du terrorisme international.

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