Niger : des partisans de l’AES fustigent les limites de la démocratie

Un rassemblement dénommé « Conférence de solidarité avec les peuples du Sahel », à Niamey, capitale du Niger. Dans un auditorium plein à craquer sous la houlette des militaires, des activistes et leaders d’opinions fustigent la démocratie, à la gloire des trois juntes qui dirigent le Niger, le Mali et le Burkina Faso, formant désormais l’Alliance des Etats du Sahel.

L’AES a été créée après que ces trois pays ont été victimes de coups d’État militaires.

Le discours est politique, et parfois ponctué de sujets plus softs, pour rallier femmes et enfants à la vision des militaires au nom d’une lutte contre l’impérialisme et le néocolonialisme.

Les chefs militaires ont déclaré que l’AES donnerait aux trois pays une chance de coopérer dans la lutte contre le terrorisme et de travailler ensemble pour établir l’indépendance par rapport à l’ancien colonisateur, la France.

Le mouvement est également soutenu par des organisations populaires du Bénin et du Ghana voisins.

Ali Moussa est venu spécialement du Gabon pour assister à la conférence. Il ne croit pas que la démocratie ait aidé les pays africains depuis leur indépendance.

« 60 ans d’indépendance, pas de routes, pas d’eau. Les gens ne trouvent pas d’eau, et l’eau, c’est la vie. Comment pouvons-nous vivre sous une soi-disant démocratie, alors qu’il n’y a pas d’écoles ?

Des discussions ont également eu lieu sur le rôle des femmes dans la lutte contre l’impérialisme et le néocolonialisme.

Les trois pays luttent depuis longtemps contre les insurrections islamistes. Les forces françaises sont entrées au Mali en 2013 pour reprendre le contrôle de la partie nord du pays aux militants.

Mais après, près d’une décennie, la situation sécuritaire dans le pays ne s’est pas améliorée et s’est étendue au Burkina Faso et au Niger voisins.

Les coups d’État dans les pays de l’AES ont eu lieu dans un contexte de mécontentement généralisé à l’égard des dirigeants ayant des liens étroits avec la France.

Les chefs militaires ont réussi à obtenir un soutien en promettant l’indépendance vis-à-vis de leurs anciens colonisateurs et une solution aux crises sécuritaires en cours.

Les États de l’AES ont eu des démêlés diplomatiques avec plusieurs pays, dont beaucoup ont retiré leur financement et leur soutien diplomatique.

Le bloc régional de la CEDEAO a sanctionné les trois pays à différents moments depuis leurs coups d’État respectifs.

Le Mali et le Burkina Faso ont vu leur situation sécuritaire se dégrader ces dernières années, la majeure partie du territoire du Burkina Faso échappant au contrôle du gouvernement et le Mali ayant subi des attaques meurtrières dans sa capitale en septembre.

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