Le Sénégal perd une icône. Ambroise Sarr, ce nom résonne comme une légende dans le monde de la lutte sénégalaise et au-delà. Décédé à l’âge de 73 ans, cet homme d’exception a marqué son époque par son talent, son dévouement et sa longévité. Originaire de Palmarin, il a non seulement incarné l’excellence dans l’arène, mais il a également porté haut les couleurs du Sénégal sur les scènes africaines et internationales.Avec dix médailles d’or africaines et cinq participations aux Jeux Olympiques (1976, 1980, 1984, 1988 et 1992), Ambroise Sarr n’a cessé de briller par sa maîtrise technique et son calme légendaire.Son passage en tant qu’entraîneur a aussi marqué des générations. Sous sa houlette, des lutteurs emblématiques comme Yékini, Eumeu Sène et Reug Reug ont émergé, consolidant la domination sénégalaise dans cette discipline.Pourtant, malgré son impressionnante aisance face à de nombreux adversaires, Ambroise Sarr a connu une rivalité unique. Toubabou Dior, de son vrai nom Bounama Touré, fut sa « bête noire ». Ce lutteur d’exception, célèbre pour sa médaille de bronze en lutte gréco-romaine lors des Championnats d’Afrique de 1984, l’a battu à deux reprises. Une rivalité qui reste gravée dans l’histoire de la lutte sénégalaise, suscitant des débats passionnés et des interrogations sur ce duel particulier.En dehors des arènes, Ambroise Sarr était un homme humble et généreux. Père aimant, il laisse derrière lui deux filles vivant en Suisse, où elles gèrent un restaurant baptisé « Palmarin », en hommage à leur village natal et à l’héritage de leur père. Ce lieu témoigne de l’amour d’Ambroise Sarr pour ses racines et de l’impact durable de ses valeurs familiales.En décembre 2023, son village lui rendait un vibrant hommage en l’intronisant « Roi des arènes africaines » et en élevant un monument à son nom. Ce geste illustrait non seulement la reconnaissance de son immense contribution à la lutte, mais aussi l’attachement de tout un peuple à un champion hors pair.Ambroise Sarr n’est plus, mais son héritage demeure. Il a transcendé les générations, inspirant par son humilité, sa discipline et son amour du sport. Le Sénégal perd un grand homme, mais son étoile continuera de briller dans la mémoire collective.
Repose en paix, Champion.
BKD