Coupures d’électricité : les guinéens broient du noir, les autorités sous haute tension

Le chef de la compagnie nationale d’électricité a fini par être limogé. Cette décision prise le 16 mars est motivée par les coupures récurrentes d’électricité. 

De nombreux quartiers et carrefours à travers toute la capitale Conakry sont plongés dans un noir total, offrant une image désolante. La société d’Electricité de Guinée (EDG) a expliqué qu’un incident sur un pylône d’une ligne de haute tension au niveau de Manéah est à l‘origine de cette importante coupure d’électricité. Mais cette explication n’a pas suffi à calmer la colère des populations.

Pour Hadj Ibrahima Barry, dont l’activité dépend de la disponibilité d’électricité, tout est à l’arrêt. «C’est difficile à vivre. Comme vous l’avez remarqué tout à l’heure dans les bureaux, les machines sont éteintes. On ne peut pas travailler. On est obligés de venir toute la journée et passer aussi la nuit sur place pour espérer pouvoir travailler car l’électricité ne revient que la nuit».

L’entreprise refuse même de prendre les commande convaincue qu’elle est de ne pas pouvoir les honorer faute d’électricité, confie Amadou Oury Diallo, chef d’entreprise. «L’entreprise est obligée de refuser de prendre des commandes parce que sans ordinateur, on ne peut pas prendre de commandes. On ne va pas mentir aux clients. Le moteur que nous avons ne peut assurer que la prestation mais pas la formation».

Aujourd’hui, la crainte qui se précise, si rien ne change, c’est de voir cette entreprise fermer boutique. Les autorités sont donc sous pression.

En décembre 2023, au moins 24 personnes avaient été tuées et 454 blessées dans l’incendie qui a touché le centre de Conakry, après l’explosion du principal dépôt de carburant du pays, qui a mis la ville à l’arrêt et provoqué d’importants dégâts matériels. Depuis, l’approvisionnement en carburant est fortement perturbé.