Crise anglophone : le Cameroun n’a fait appel à « aucun médiateur »

Le gouvernement camerounais a déclaré qu’il n’avait demandé à aucun pays de servir de médiateur dans son conflit avec les séparatistes anglophones, bien que le Canada ait déclaré avoir reçu une demande pour travailler sur un processus de paix.

Le ministère canadien des Affaires étrangères a déclaré qu’il avait accepté un mandat pour faciliter les pourparlers entre les autorités camerounaises et certaines factions séparatistes dans les régions anglophones pour résoudre un conflit qui a tué plus de 6 000 personnes depuis 2017.

Mais, dans un communiqué lundi qui ne mentionnait pas directement le Canada, le gouvernement camerounais a déclaré qu’il n’avait « confié à aucun pays étranger ou entité extérieure un rôle de médiateur ou de facilitateur pour régler la crise« . 

Un porte-parole des séparatistes anglophones, qui tentent de former un État séparatiste appelé Ambazonia dans les régions anglophones minoritaires, a déclaré avoir pris note de la dernière déclaration du gouvernement mais ne ferait aucun commentaire supplémentaire.

Ils avaient auparavant déclaré qu’ils étaient engagés dans un processus négocié mandaté par le Canada.

Adrien Blanchard, attaché de presse du ministère canadien des Affaires étrangères, a déclaré à Reuters que certaines réunions avaient déjà eu lieu impliquant les « parties concernées ».

« Je peux confirmer que trois réunions ont eu lieu au Canada avec les parties concernées, y compris des représentants du gouvernement du Cameroun », a déclaré Blanchard par e-mail, ajoutant que le Canada continuerait de soutenir une résolution pacifique du conflit.

L’ambassade des États-Unis dans la capitale camerounaise, Yaoundé, a déclaré lundi sur Twitter qu’elle se félicitait de l’annonce par le Canada de pourparlers pour résoudre la crise.

Le mouvement séparatiste du Cameroun découle de la marginalisation perçue de la communauté anglophone par la majorité francophone.

Depuis 2017, des factions de milices sécessionnistes combattent les troupes gouvernementales dans les deux régions anglophones, ce qui a fait des milliers de morts et déplacé près de 800 000 personnes. Pendant ce temps, quelque 600 000 enfants n’ont pas pleinement accès à l’éducation, selon le gouvernement canadien.

Un dialogue national de 2019 a accordé un statut spécial aux deux régions anglophones mais n’a pas réussi à résoudre le conflit.

Voir Aussi

La nouvelle architecture sécuritaire de l’AES sera une « réponse efficace » à la menace djihadiste

L’Alliance des États du Sahel a pris ses responsabilités en construisant une nouvelle architecture sécuritaire, …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *