Le Maroc devient le premier importateur de blé de l’Union Européenne

Au cours d’une année marquée par la guerre russo-ukrainienne, l’Union européenne a vendu massivement au début de la campagne d’exportation de juin-juillet alors que les importateurs cherchaient des alternatives aux céréales de la mer Noire.

Avec des besoins d’importation accrus après une récolte frappée par la sécheresse l’année dernière, le Maroc est devenu un débouché plus important que d’habitude pour le blé de l’UE et a dépassé l’Algérie en tant que première destination de l’UE, poursuit la même source.

1,5 million de tonnes à importer

Le Maroc prévoit d’importer 1,5 million de tonnes supplémentaires de blé tendre entre les mois de mars et de mai, et les importateurs devraient s’en tenir aux approvisionnements de l’UE compte tenu des risques logistiques et financiers pour l’Ukraine et les céréales russes, indique Reuters, citant Yann Lebeau, représentant du groupe français de l’industrie céréalière Intercereales.

La demande constante du Maroc, et celles de l’Algérie, de la Chine et de l’Égypte, ont aidé la France, le plus grand producteur de blé de l’UE, à vendre la majeure partie d’un excédent d’exportation hors UE estimé à un peu plus de 10 millions de tonnes. D’autres pays de l’UE comme la Roumanie tentent de se débarrasser du blé avec des primes physiques négatives.

La concurrence de la mer Noire est revenue sur le devant de la scène depuis le milieu de la saison, les volumes ukrainiens soutenus par un corridor maritime et la Russie trouvant des débouchés pour sa récolte record de 2022.

La baisse des perspectives d’exportation a poussé les contrats à terme du blé européen et américain à leur plus bas niveau depuis 2021 cette semaine. «L’Europe et les États-Unis sont de plus en plus incapables de vendre leur ancienne récolte», a déclaré Michael Magdovitz, analyste chez Rabobank.

Nouveau régime d’importation

Rappelons que le Maroc a opéré, début mars, un changement majeur dans son régime de subvention à l’importation de blé, afin d’encourager les industriels marocains à s’approvisionner dans les pays d’Europe de l’Est. Cette modification aura l’avantage d’accroître la concurrence sur un marché marocain des importations dominé par le blé de France et d’autres fournisseurs de l’Union européenne. Les importateurs marocains pourront ainsi acheminer des cargaisons depuis la Russie, l’Ukraine, ou encore la Roumanie, l’un des plus gros producteurs de cet «or brun».

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