L’Espagne paye trois fois plus cher le gaz à l’Algérie

L’un des principaux pays européens importateurs de gaz algérien est l’Espagne. L’Algérie approvisionne principalement l’Espagne en gaz via le gazoduc sous-marin « Medgaz » ou par des navires arrivant au port d’Almeria.

Cependant, en raison des tensions diplomatiques entre Alger et Madrid concernant la question du Sahara, la société pétro-gazière publique algérienne Sonatrach a décidé de maintenir des prix contractuels raisonnables pour la plupart de ses clients, à l’exception de l’Espagne, qui importe plus de 25% de son gaz d’Algérie après que les prix furent révisés avec le client espagnol.

Au cours des deux dernières années, de 2021 à 2023, la valeur du gaz exporté vers l’Espagne a triplé. Cette augmentation significative des prix peut s’expliquer par plusieurs facteurs. C’est le résultat de considérations géopolitiques, notamment le conflit en Ukraine et les tensions entre le Maroc et l’Algérie, qui ont joué un rôle majeur dans cette hausse des tarifs.

Ces conflits ont entraîné la non-reconduction du contrat d’exploitation du gazoduc Euro-Maghreb qui alimentait Madrid en gaz algérien via le Maroc. De plus, l’absence d’un mécanisme clair de régulation des tarifs a provoqué d’importantes fluctuations et des hausses significatives en 2023. En ce qui concerne l’importation de gaz naturel liquéfié par le port d’Almería en Espagne, les coûts ont connu une augmentation significative cette année.

Les données du mois d’août indiquent que l’Espagne a dépensé un montant total de 378 millions d’euros pour l’importation de 475 000 tonnes de gaz. Ces chiffres représentent une augmentation de 90 millions d’euros pour une quantité de gaz réduite de 90 000 tonnes par rapport à l’ensemble de l’année 2022. Cette augmentation s’explique par le fait que le prix par tonne en 2022 était de 380 euros pour les importations par bateau, tandis qu’au cours de cette année, le coût par tonne est monté à 800 euros.

Cette folie des prix a eu un impact considérable sur l’Espagne, entraînant une hausse de sa facture énergétique, passant de 1,17 milliard d’euros en 2021 à 3 milliards d’euros en 2022. Au cours des cinq dernières années, L’Espagne a importé environ 21 millions de tonnes de gaz liquéfié en provenance d’Algérie, à travers le gazoduc Medgaz soit une valeur totale d’environ 9 milliards d’euros.

L’Espagne paie actuellement trois fois plus cher pour le gaz algérien qu’en 2021, cependant, l’Algérie reste en tête des fournisseurs de gaz de l’Espagne depuis le début de l’année 2023. Au cours des premiers mois de cette année (de janvier à fin septembre), l’Algérie détient une part de marché de 26,8%, la présentera en première position, suivie du Nigeria avec 20,1% et des États-Unis avec 20,0%.

En octobre, l’Espagne a importé 11,7 % de son gaz en provenance de Russie, dépassant ainsi la moyenne annuelle de 11,4 %. Malgré les sanctions en vigueur, de nombreux pays européens continuent de se fournir en énergie auprès de la Russie.

Les données les plus récentes de la société espagnole Enagas indiquent que les exportations de gaz de l’Algérie vers l’Espagne ont fortement augmenté en septembre dernier, surpassant ainsi les autres fournisseurs, notamment les États-Unis et le Nigeria. Le Nigeria avait une part de marché de 20,1% en septembre, représentant 6 195 GWh, tandis que les États-Unis en représentaient 12,4% avec 3 814 GWh.

L’Algérie exporte principalement son gaz vers l’Espagne par le biais du gazoduc Medgaz, qui a une capacité de transport de plus de 10 milliards de mètres cubes, et également en expédiant d’importantes quantités de gaz naturel liquéfié (GNL) par bateau.

En octobre, l’Espagne a importé 11,7 % de son gaz en provenance de Russie, dépassant ainsi la moyenne annuelle de 11,4 %. Malgré les sanctions en vigueur, de nombreux pays européens continuent de se fournir en énergie auprès de la Russie. En tout état de cause, il ne fait aucun doute que l’invasion russe de l’Ukraine a servi de catalyseur à la reprise économique de l’Algérie. L’Algérie a gagné des parts de marché sur le sol européen depuis février, lorsque Bruxelles a lancé les premières sanctions contre l’économie russe.

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