Mali: un nouveau code minier qui vaut son pesant d’or

Le Mali souhaite mieux tirer profit de ses richesses minières, l’or en particulier. Le chef de l’Etat, le colonel Assimi Goita a promulgué lundi 28 août le nouveau code minier, soit vingt jours après son adoption à l’unanimité au Parlement. Une législation qui permettra à Bamako de prendre jusqu’à 30% de participation dans les nouveaux projets miniers, contre 20% dans le code de 2019.

Selon le gouvernement, «le nouveau code permet désormais au gouvernement de prendre une participation de 10% dans les projets miniers et l’option d’acheter 20% supplémentaires au cours des deux premières années», indique le gouvernement. Une participation supplémentaire de 5% pourra être octroyée au secteur privé malien, portant les intérêts publics et privés nationaux dans les nouveaux projets à 35%, contre 20% actuellement.

Mieux, cette réforme permettra au Mali d’augmenter les revenus tirés de l’exploitation minière, pour rajouter au minimum 500 milliards de FCFA (762 millions d’euros) dans son budget annuel, selon le ministre de l’Economie et des finances Alousséni Sanou. Selon lui, un audit du secteur avait révélé un manque à gagner de 300 à 600 milliards de FCFA pour l’Etat malien.

Plus d’un milliard de dollars de recettes en 2022

Pour le ministre malien des mines Amadou Keita, les sociétés minières transportaient leur minerai d’or vers une autre mine, exonérée d’impôts, pour le traiter. Une pratique désormais réprimée par le nouveau code. «Désormais, dans un souci de transparence et d’inclusion, les titres miniers seront signés par les ministres des finances, mines, et de l’environnement», souligne-t-il.

L’autre nouveauté de ce code, c’est la suppression des exonérations fiscales sur les produits pétroliers ou les équipements accordées aux entreprises, au cours de l’exploitation, qui représentent environ 60 milliards de FCFA (91 millions d’euros) par an, selon M. Sanou. Le gouvernement prévoit aussi la création de fonds pour le développement local ou la construction de routes.

Rappelons que le Mali est le deuxième producteur d’or en Afrique de l’Ouest et troisième en Afrique avec 72,2 tonnes produites en 2022. L’or représente 25% du budget national, 75% des recettes d’exportation et 10% du PIB, selon le ministère des Mines.

Plusieurs richesses minières

Les recettes publiques générées par l’industrie aurifère ont atteint un record de 763,7 milliards de FCFA en 2022 (1,3 milliard de dollars), soit une en hausse de 35% par rapport à 2021. D’après Amadou Keita, l’objectif de l’Etat est de porter la contribution de l’industrie minière à 15 ou 20% du PIB.

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L’industrie aurifère malienne est dominée par de grands groupes comme les Canadiens Barrick Gold et B2Gold, l’Australien Resolute Mining ou encore le Britannique Hummingbird Resources.

Outre l’or, le sous-sol malien regorge d’autres richesses minières comme le fer, le manganèse et le lithium. Ce dernier métal est d’ailleurs exploité dans la mine de Goulamina à parts égales par l’Australien Leo Lithium et le groupe chinois Ganfeng Lithium.

Ce gisement d’une superficie de 29.500 hectares, situé à 150 kilomètres de Bamako, devrait entamer sa production complète à partir du premier semestre 2024. Ce qui fera du Mali le premier producteur ouest-africain de ce minerai indispensable à la fabrication de batteries de véhicules électriques.

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