Ses détracteurs décrivent un agitateur populiste, prompt à jouer des rivalités ethniques pour assouvir son ambition. Mais ses plus fidèles partisans le considèrent toujours comme un combattant de la démocratie et un réformateur social indispensable dans un pays profondément inégalitaire. Ils s’étaient réunis par milliers ce mercredi pour soutenir Raila Odinga lors de son dernier meeting de campagne avant la présidentielle.
« Le travail d’unification du peuple kényan va se poursuivre et c’est pourquoi je dis aux personnes qui se présentent contre nous que Uhuru Kenyatta est le président sortant du Kenya, laissez-le tranquille, laissez-le partir et se retirer en paix. Si vous avez un problème, affrontez Raila Odinga et Martha Karua sans détour« , a dit devant la foule l’inusable vétéran de la politique kényane.
Agé de 77 ans, Raila Odinga, qui se présente à la présidence pour la cinquième fois a fait de la lutte contre la corruption qui gangrène le pays sa priorité, nommant comme colistière Martha Karua, une ancienne ministre réputée inflexible.
« Baba (« papa » en swahili, en référence à Raila Odinga, ndlr) le cinquième (pour signifier le cinquième président, ndlr) a dit que lorsque nous gagnerons les élections, et nous le ferons, par la grâce de Dieu et des Kenyans, notre premier travail sera de lutter contre la corruption et j’ai accepté l’appel pour suivre les questions de loi et d’ordre et, avec Baba le cinquième, nous serons le bâton qui frappera tous les corrompus du pays« , a scandé Martha Karua.
Les Kényans se rendent aux urnes mardi prochain pour des élections présidentielle, législatives et locales à forts enjeux. Outre Raila Odinga soutenu par le pouvoir, quatre candidats sont en lice pour la fonction suprême, dont l’actuel vice-président William Ruto.