Présidentielle au Tchad : 10 candidats invalidés appellent à empêcher la «dictature»

Cet appel survient un mois après la mort de Yaya Dillo, principal rival du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé en 2021 par l’armée Président de transition à la tête d’une junte de 15 généraux. M. Dillo a été tué par des militaires le 28 février dans l’assaut du siège de son parti, ce dernier assurant, photos à l’appui, qu’il a été tué d’une balle dans la tête à bout portant.

Dimanche, le Conseil constitutionnel a invalidé les candidatures de 10 opposants, dont celui désigné pour remplacer M. Dillo, Nassour Ibrahim Koursami.

Et n’en n’a validé que 10, dont celle du général Déby, qui avait pris le pouvoir le 20 avril 2021 à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué en se rendant au front contre des rebelles après avoir dirigé d’une main de fer ce vaste pays sahélien 30 années durant.

Dénonçant «des raisons fallacieuses» invoquées par le Conseil constitutionnel, les dix candidats recalés ont appelé devant la presse «toutes les forces vives de la Nation à se mobiliser et faire usage de tous les moyens légaux pour sauver le pays de la dictature». Et promis «des actions de lutte», sans en préciser les modalités.

«Hier, Yaya Dillo était exécuté sans sommation et, aujourd’hui», le pouvoir «fait tout pour disqualifier des candidats qui gênent et pour baliser l’autoroute de la dynastie qui sera consacrée, à coup sûr, dès le 1er tour du scrutin» le 6 mai, ont-il déclaré.

Les neuf candidatures retenues en plus de celle du général Déby sont, selon l’opposition, des politologues et des diplomates unanimes, soit des «candidatures prétexte» sollicitées ou approuvées par la junte pour donner un vernis pluraliste au scrutin, soit celles d’opposants qui n’ont guère d’assise politique pour espérer plus que de maigres suffrages.

Les ONG internationales de défense des droits humains ne cessent de dénoncer la répression, parfois très violente, de toute opposition au Tchad.

Human Rights Watch (HRW) a réclamé début mars une «enquête indépendante» avec une «aide étrangère» sur «le meurtre» de Yaya Dillo, qui «soulève de graves questions sur le climat politique dans le pays à l’approche de l’élection».

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