Prison au Maroc : 365 cas d’infection au VIH, 92% sous traitement

Les récentes données divulguées par la Direction Générale de l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) offrent un éclairage sur l’état de santé au sein des établissements pénitentiaires pour l’année 2023.

Sur un effectif total de 102.653 détenus, le recensement fait état de 365 cas d’infection au virus du VIH, ce qui représente 0,35% de la population carcérale. Parmi ces individus, 335 bénéficiaient d’un traitement antirétroviral, soit 92%, un chiffre qui se rapproche des objectifs fixés par la Stratégie Nationale et les Objectifs de Développement Durable. Les 8% restants étaient en phase d’évaluation préalable au traitement ou avaient été libérés, étant dirigés vers des centres de référence.

Le rapport d’activité de l’année 2023 de la DGAPR met en lumière la prise en charge des détenus souffrant de maladies prioritaires telles que la tuberculose, le VIH et l’hépatite virale C, en plus des troubles liés à la toxicomanie, conforme aux stratégies nationales en vigueur.

Actrice engagée dans l’élaboration des plans stratégiques nationaux, la DGAPR partage dans son rapport la vision du ministère de la Santé visant à atteindre les objectifs de développement durable grâce à des actions concrètes.

Elle insiste sur le fait que les maladies sexuellement transmissibles, en particulier le VIH et l’hépatite virale, représentent une préoccupation majeure dans le milieu carcéral. Face à l’absence de vaccins, la prévention repose sur la sensibilisation, la réduction des risques et le dépistage volontaire. Les avancées dans le traitement de l’hépatite C au Maroc permettent une prise en charge efficace des personnes infectées, y compris parmi les détenus, avec des traitements à court terme et abordables.

Les efforts de la Direction se concentrent sur une gouvernance active et globale, ayant abouti à des résultats sans précédent en 2023 grâce à la collaboration entre le personnel de santé et les partenaires.

Le renforcement des activités de prévention, du conseil volontaire et du dépistage dans les établissements pénitentiaires a permis une amélioration des indicateurs liés au VIH, touchant environ 42% des détenus en 2023, incluant 100% des femmes et 100% des mineurs.

La Direction souligne l’importance du dépistage précoce lors des sessions de sensibilisation, affirmant que la détection et le traitement précoces permettent aux personnes infectées de mener une vie similaire à celle des autres. Elle affirme que les objectifs du plan stratégique national nécessitent une intensification significative des opérations de dépistage, un objectif également poursuivi par les campagnes organisées par la Direction et ses partenaires.

Dans ce sens, la Direction annonce la formation de 146 employés médicaux et paramédicaux nouvellement recrutés dans le dépistage des maladies sexuellement transmissibles, du VIH et de l’hépatite virale.

Concernant l’hépatite virale, la mise en œuvre de la Stratégie Nationale Intégrée a permis à 7 610 détenus, dont 1 011 femmes, de bénéficier de séances de sensibilisation en 2023.

Aussi, la Direction rapporte une augmentation significative des taux de dépistage de l’hépatite depuis 2022, avec 7 622 tests effectués cette année-là. Cependant, le nombre de tests rapides fournis par le Ministère de la Santé est jugé insuffisant par rapport à ceux destinés au VIH, alors que les détenus demeurent vulnérables à ces infections.

Elle souligne également la coopération avec les centres de référence médicale et le suivi biologique des personnes infectées par le VIH, notant que les détenus n’ont plus besoin d’être transférés pour bénéficier du soutien, grâce à l’expansion des centres de référence.

La Direction annonce également que 256 détenus, dont 6 femmes, ont bénéficié du programme de continuation de la thérapie par la méthadone en 2023, dans le cadre des efforts de réinsertion sociale et économique.

Consciente de l’importance de la réintégration sociale et économique des personnes dépendantes pour le succès des soins de santé dans le domaine de la toxicomanie, la Direction s’efforce de fournir un soutien psychologique et social à ces détenus au moins deux fois par an, tout en les encourageant à participer activement aux activités sociales et professionnelles pour renforcer leurs chances de réinsertion.

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