De nouveaux affrontements meurtriers se sont produits lors d’une manifestation contre la mission de l’ONU en République démocratique du Congo.
Descendus dans la rue pour la troisième journée de protestation consécutive, les manifestants accusent la force de maintien de la paix de ne pas protéger les civiles alors que la violence s’accroit dans la région orientale de la RDC.
« Le Congo est notre patrimoine. Le Congo est pour les Congolais. Depuis que la MONUSCO (mission de maintien de la paix de l’ONU) est là, ils n’ont rien fait, rien, rien ! Les gens sont égorgés (tués) tous les jours et alors que nous sommes censés avoir une mission de l’ONU pour assurer la sécurité de la population, la population est massacrée, elle est tuée comme des moutons en présence de cette MONUSCO là. » s’est confiée Constate Kanane, manifestant de Sake.
« Quand ils (les casques bleus) rentreront chez eux, nous allons nous occuper nous-mêmes des choses. Ils disent qu’ils n’ont pas les moyens de combattre le M23 (groupe rebelle), alors nous allons nous défendre par nous-mêmes. S’ils (l’ONU) ne partent pas aujourd’hui, nous allons continuer à manifester jusqu’à ce qu’ils le fassent. » a déclaré Muhindo Ndoole, un manifestant.
Ils demandent le départ de forces de l’ONU présentes dans le pays depuis des années.
L’est du Congo, riche en minerais, abrite une myriade de groupes rebelles et la sécurité de la région s’est détériorée malgré une année d’opérations d’urgence menées par une force conjointe des armées du Congo et de l’Ouganda. Les civils de l’est ont également dû faire face à la violence des rebelles djihadistes liés au groupe État islamique.
En juin 2021 et juin 2022, la mission de maintien de la paix qui compte plus de 16000 soldats a fermé son bureau dans les régions congolaises du Kasaï central et du Tanganyika. La mission compte plus de 16 000 membres en uniforme au Congo, selon l’ONU.
Les manifestations ont lieu alors que les combats se sont intensifiés entre les troupes congolaises et les rebelles du M23, forçant près de 200 000 personnes à fuir leurs foyers.
Au moins 15 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées lors des deux jours précédents de manifestations dans l’est de la RDC.