Rwanda : à Gashora, les migrants attendent le statut de réfugié

Alors que le Royaume-Uni prévoit d’envoyer ses demandeurs d’asile au Rwanda le temps d’examiner leur dossier, Kigali accueille déjà des migrants dans un centre de transit. Anciennement bloqués en Libye, près de 1 100 personnes ont été transférées à Gashora, aux abords de la capitale rwandaise depuis 2019. Une fois installés, ils attendent de savoir quel sera leur sort.

« Le problème, c’est qu’on est venus ici, au Rwanda pour partir, pas pour rester ici », explique Nyalada Gatkouth Jany, demandeuse d’asile sud-soudanaise. « On a laissé nos enfants derrière nous, nos frères, nos mères, et on reste là, à attendre. On veut travailler pour les soutenir ».

Aucun migrant n’a fait les démarches pour s’installer durablement au Rwanda, affirment le HCR et les autorités. Les demandeurs d’asile se projettent ailleurs, quitte à repartir en Libye si leur demande venait à être refusée.

« Je fais partie des réfugiés qui ont subi des discriminations dans le camp », détaille Ismail Hmdan Banaga, demandeur d’asile soudanais. « La procédure est extrêmement lente pour mon dossier. J’ai soumis tous les documents pour aller au Canada, mais depuis décembre, les autorités ne cessent de me donner différentes raisons pour justifier les retards et il n’est toujours pas approuvé. Je vois que d’autres demandeurs d’asile ont déjà quitté Gashora, mais moi, je ne connais pas la raison concrète pour laquelle je suis encore ici et je n’aime pas ça. »

Dans le camp de transit, les demandeurs d’asile peuvent apprendre à conduire, à coiffer et à coudre, afin de faciliter leur retour dans la vie active. Malgré les bonnes conditions, les migrants patientent, entre espoir et frustration.

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