Le Maroc a fustigé jeudi les « gesticulations et agitations » de Pretoria sur le territoire disputé du Sahara occidental en réaction au soutien du président sud-africain Cyril Ramaphosa aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
Les « gesticulations et agitations » de l’Afrique du Sud reflètent son « incapacité à agir sur le dossier« , a affirmé le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita.
Le président Cyril Ramaphosa a affirmé mardi que son gouvernement soutenait « sans état d’âme » la République arabe sahraouie (RASD), proclamée en 1976 par le Polisario, lors d’une visite à Pretoria du chef des indépendantistes, Brahim Ghali, bête noire de Rabat.
« Nous sommes inquiets du silence qui persiste dans le monde concernant la lutte pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental« , a estimé M. Ramaphosa, en dressant une comparaison avec la lutte de l’Afrique du Sud contre le régime d’apartheid.
« Qu’un torchon ou un tapis rouge ait été dressé n’altère en rien le dossier mais exprime plutôt l’incapacité à influer« , a rétorqué M. Bourita lors d’un point de presse à l’issue d’un entretien avec son homologue belge Hadja Lahbib,en visite de travail à Rabat.
« Une solution basée sur la légitimité internationale, et qui distingue un Etat d’une milice, un drapeau d’un torchon, c’est ce que les gens attendent d’un pays crédible« , a estimé le chef de la diplomatie marocaine, accusant l’Afrique du Sud se retrouve du mauvais côté de l’histoire ».
« Le Maroc continuera à défendre ses intérêts, et à user de tous les moyens en sa possession« , a-t-il ajouté.
Le dossier du Sahara occidental « est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international« , selon le roi Mohammed VI.
Cette ancienne colonie espagnole, que se disputent depuis des décennies le Maroc et le Front Polisario, est considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU.
Le Maroc en contrôle 80% et prône une autonomie sous sa souveraineté exclusive, tandis que le Polisario, soutenu par l’Algérie rivale, qui réclame un référendum d’autodétermination.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit voter le 27 octobre pour prolonger le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) sur la base d’un rapport de l’envoyé personnel du secrétaire général Antonio Guterres, Staffan de Mistura.