Mozambique : 12 ans de prison pour le fils de l’ex-président Guebuza

Un tribunal mozambicain a condamné mercredi le fils de l’ancien président Armando Guebuza, Ndambi Guebuza, ainsi que deux anciens patrons de l’espionnage : l’ancien chef de la sécurité et du renseignement, Gregorio Leao, et un ancien chef du renseignement économique et chef d’entreprise, Antonio do Rosario, à 12 ans de prison chacun.

Cette peine leur a été infligée pour leur rôle dans un scandale de corruption dans lequel le gouvernement a dissimulé d’énormes dettes, déclenchant des ravages financiers pour le Mozambique.

Huit personnes sur les 19 accusés ont été acquittés tandis que les autres ont été condamnés à des peines allant de 10 à 12 ans.

_ »…. En procédant au cumul légal de la peine et au cumul matériel de l’amende, conformément aux dispositions des articles 102, alinéas 1 et 97, tous deux du Code pénal de 1986, l’accusé Armando Dambi Gebuza est condamné à une seule peine de 12 ans de prison majeure, 12 ans de prison et une amende de 102 000 meticais. » a déclaré_Efigénio Baptista, juge président

Leao et do Rosario ont été reconnus coupables de détournement de fonds et d’abus de pouvoir, tandis que Guebuza a été condamné pour détournement de fonds, blanchiment d’argent et association criminelle, entre autres charges.

L’ancien président Armando Guebuza, qui était en fonction lorsque les prêts ont été contractés, a témoigné au procès.

Outre sa condamnation à une peine de prison, Ndambi Guebuza a été condamné à payer une amende de 162 000 meticais (2 500 dollars).

L’ancien conseiller présidentiel Renato Matusse a également été condamné à 12 ans de prison. 

Le scandale a éclaté après que des entreprises publiques du Mozambique ont emprunté illicitement 2 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros) en 2013 et 2014 auprès de banques internationales pour acheter une flotte de pêche au thon et des navires de surveillance.

L’argent est allé directement à trois sociétés gérées par Rosario, qui s’est qualifié de « super PDG » pendant le procès.

Le gouvernement a masqué les prêts au parlement et au public avant que la dette cachée ne refasse surface en 2016. L’argent n’a toujours pas été retrouvé.

Toutefois la liste de certains biens achetés par Ndambi Guebuza ont été énumérés. 15 voitures de luxe, dont des Ferrari, des Maserati, des BMW et des Rolls-Royce, ainsi qu’un manoir de 10 millions de rands (590 000 dollars) dans une banlieue huppée de Johannesburg, en Afrique du Sud voisine.

Lorsque la « dette cachée » a finalement fait surface en 2016, le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres donateurs ont coupé leur soutien financier, déclenchant un défaut de paiement de la dette souveraine et un effondrement de la monnaie.

Le scandale – qui portait sur des sommes équivalant à environ 12 % du produit intérieur brut – a fait basculer le pays dans la pire crise économique de son histoire.

En mars, le FMI a accordé 456 millions de dollars de crédit au Mozambique, la première aide de ce type accordée depuis l’éclatement du scandale, pour soutenir la reprise économique et les programmes de réduction de la dette publique.

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