Le 25 mai prochain marquera le troisième anniversaire de l’assassinat de Georges Floyd, l’homme de 46 ans, étouffé par le genou d’un policier blanc dans cette rue de Minneapolis.
Un mémorial de fortune a même été installé sur le lieu du crime pour éveiller les consciences sur les violences racistes aux Etats-Unis. Et selon la tante du défunt, Angela Harrelson, des progrès ont été réalisés dans cette ville depuis la mort de son neveu.
« C’est merveilleux de voir la prise de conscience, la reconnaissance de l’existence d’un racisme systémique. Les gens nous demandent toujours »ajoute-t-elle.
En plus des réformes de la police, les programmes sur la diversité des races, servant de théories aux préjugés raciaux dans les universités publiques sont désormais interdits. Le gouverneur de Floride a signé une loi mettant fin à ces programmes le 15 mai dernier. Une petite victoire saluée par la tante de Georges Floyd.
« À Minneapolis, six policiers ont été condamnés en l’espace de trois ans, dont une femme blanche, ce qui ne serait jamais arrivé auparavant » dit-elle. Mais, il reste encore du chemin à parcourir selon Angela Harrelson.
« Dans 20 ans, dans 50 ans, dans 100 ans, l’objectif n’est pas de tenir une pancarte qui dit « Black Lives Matter ».
Contrairement à la tante de Georges Floyd, Bethany Tamrat constate tout le contraire. Aujourd’hui âgée de 22 ans, pour l’étudiante, les préjugés raciaux ont la peau dure lors des débats universitaires et les bavures policières vont en se multipliant.
Pour Bethany Tamrat, la mort de Georges Floyd n’a pas changé les théories radicales sur la perception des noirs américains, il y a même eu une régression dans la pensée collective.
« J’ai l’impression que nous avons fait cinq pas en avant, et 15 pas en arrière. Il est donc évident que des choses positives se sont produites sur le moment, mais il semble qu’avec le temps, elles se soient effacées et que l’on soit revenu à la situation initiale »Bethany Tamrat, étudiante à l’Université de Minneapolis.
En 2022, trois personnes par jour sont décédées aux Etats-Unis de la main de policiers en service selon le Washington post. Les Afro-américains sont proportionnellement tués deux fois plus que les Blancs non-hispaniques par des policiers. Le nombre de personnes mortes lors d’interactions avec la police a ainsi battu un triste record, avec 1 096 morts pour l’année en 2022.