Maroc et le Royaume-Uni ont en commun une position géographique favorable pour le contrôle commercial de l’ouest de la Méditerranée, et le développement du futur port Dakhla Atlantique ouvre de nouvelles opportunités d’investissements britanniques au Maroc, en particulier dans les régions du sud.
Grâce à son positionnement géographique entre l’Afrique et l’Europe avec une façade atlantique et méditerranéenne, le Maroc est au coeur du commerce international, et le port de Tanger est devenu incontournable, mais de nouvelles opportunités s’ouvrent avec les partenaires africains au niveau du projet du port Dakhla Atlantique situé au sud du Maroc.
Le sud du Maroc, le Sahara, offre davantage d’opportunités commerciales et pour le moment, il n’a été exploité que de façon superficielle. Selon une analyse de l’Institut Marocain d’Intelligence Stratégique (IMIS), Les atouts du Sahara multiples et peuvent servir les intérêts stratégiques du Royaume-Uni.
Le futur port Dakhla Atlantique est cité comme « une nouvelle porte d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest, ainsi qu’une plateforme logistique moderne, aux meilleurs standards internationaux ». Ce projet de plus de 10 milliards de dirhams qui s’inscrit dans l’Initiative Atlantique portée par le Roi Mohammed VI devrait générer, à terme, un trafic annuel de 35 millions de tonnes de marchandises.
Le document ajoute que ce port et l’idée de l’Initiative Atlantique vise à renforcer la connexion entre le Maroc et l’espace sahélien, via le développement d’infrastructures et d’activités économiques à partir du Sahara. « Le port de Dakhla Atlantique a donc vocation à nouer des liens logistiques avec les plus grands ports d’Afrique de l’Ouest, dont Nouakchott, Dakar et Abidjan ».
Il recommande ainsi de s’intéresser au potentiel du Sahara, rappelant qu’en 2013 le Maroc a initié le Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud pour un budget de 8 milliards de dollars dans l’objectif de transformer le paysage socio-économique de la région en contribuant à l’accroissement de son PIB de 988 millions de dollars en 2015 à 2,2 milliards de dollars d’ici à 2025.
Dès 2020, la commission régionale d’investissement de Dakhla-Oued Eddahab a recensé 14 milliards de dirhams, soit 1,3 milliard d’euros, d’intentions d’investissement. « Le Royaume-Uni, en s’associant à ce développement stratégique, peut non seulement favoriser la croissance économique locale, mais aussi renforcer ses propres intérêts, en se garantissant une base arrière et une porte d’entrée vers l’Afrique de l’Ouest », estime l’IMIS.
Les investissements internationaux en forte croissance témoignent en effet de la position stratégique du Sahara, notamment en matière énergétique, ajoute la même source, citant l’exemple de la France a donné le 31 mars 2024 son feu vert pour des investissements dans le Sahara.
Il est recommandé que la UK Export Finance, agence gouvernementale de promotion et de garantie des exportations, crée à court terme, un programme de garantie pour encourager les investissements britanniques dans la région saharienne.
Parmi les pistes à explorer se trouve le marché de la pêche, l’activité la plus répandue dans les provinces du Sud, engendrant 40% des revenus de la région, dotée d’une façade littorale de 667 km.
Des synergies peuvent ainsi exister pour permettre à ces provinces de bénéficier de l’expertise du Royaume-Uni en matière de valorisation et de transformation de la ressource halieutique, et ainsi créer des emplois dans la ville de Dakhla, où les 15-34 ans représentent 65% de la population, souligne le Policy paper.
« D’autres secteurs en croissance dans les provinces du Sud peuvent bénéficier des investissements britanniques, dont les énergies renouvelables, filière stimulée par le projet Xlinks détaillé plus haut, et le tourisme, pour lequel la région bénéficie d’un fort potentiel qui peut bénéficier aux grands noms de l’hôtellerie britannique, dont Whitbread et InterContinental », ajoute le think thank qui recommande d’investir dans le sud du Maroc, une région en plein essor, en contribuant au financement de projets ambitieux, générateurs d’opportunités économiques au plan local.