L’une des conditions de libération des 46 militaires ivoiriens semble être l’extradition des personnalités maliennes qui ont fui la justice de leur pays pour se recaser en Côte d’Ivoire. Cette nouvelle exigence du colonel Assimi Goïta va-t-elle mettre fin à leur course, surtout que la Côte d’Ivoire est déterminée à obtenir rapidement la libération de ses soldats ?
Du nouveau dans le dossier des 46 militaires ivoiriens au Mali. Les autorités maliennes, même si elles souhaitent libérer ces militaires, veulent que leur condition soit respectée.
Au-delà des conditions sur lesquelles des communications ont été faites précédemment, le Mali vient de poser de nouvelles exigences pour la libération des soldats ivoiriens détenus au Mali depuis juillet dernier.
En effet, lors de sa rencontre avec la délégation ivoirienne, le président de la transition a évoqué le cas des personnalités maliennes ayant fui la justice malienne, et qui se sont réfugiés en Côte d’Ivoire.
Le colonel Assimi Goïta a déploré le fait que la Côte d’Ivoire, qui demande la libération de ses « soldats », continue de servir d’asile politique pour certaines personnalités maliennes faisant l’objet de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice malienne. Il a ajouté que ces mêmes personnalités bénéficient de la protection de la Côte d’Ivoire pour déstabiliser le Mali.
Face à cette situation, la Côte d’Ivoire doit aussi faire le sacrifice. En quoi faisant ? Certainement en arrêtant de servir l’asile politique pour les fuyards maliens et d’arrêter de les protéger.
C’est d’ailleurs pourquoi le président de la transition a insisté : « La nécessité d’une solution durable à l’opposée d’une solution à sens unique qui consisterait à accéder à la demande ivoirienne sans contrepartie pour le Mali ».
ADO sous la pression des Ivoiriens ?
Beaucoup de personnalités maliennes, certains sous mandat d’arrêt international, ont trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Karim Keïta, le fils du défunt président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, est un exemple. Le président autoproclamé de la transition, Aïné Camara, est, lui aussi, en Côte d’Ivoire. L’ancien Premier ministre Boubou Cissé, lui aussi, a fait un bon temps à Abidjan. Des activistes très critiques étaient, eux aussi, à Abidjan. Bouba Fané est un exemple.
Avec la nouvelle exigence des autorités maliennes, la Côte d’Ivoire, déterminée qu’elle est à obtenir la libération de ses militaires, va-t-elle livrer ses personnalités maliennes ? Question. En tout cas, il ne faut rien écarter dans cette affaire. Le président ivoirien aussi subi des pressions de sa population. Va-t-il laisser ruiner les négociations en protégeant ces personnalités maliennes ou va-t-il préférer les livrer au Mali pour obtenir ses 46 soldats ? Le futur nous le dira.
Ce qui est sûr, c’est que ces personnalités maliennes refugiés en Côte d’Ivoire ne sont pas en lieu sûr pour le moment.
B. Guindo