Paul Ejimé, expert en communication et spécialiste des relations internationales, a invité les parties prenantes des élections dans la région ouest-africaine à davantage œuvrer pour des processus électoraux transparents afin de garantir la stabilité politique dans l’espace communautaire.
‘’Les gouvernements des Etats membres de la CEDEAO doivent œuvrer à l’amélioration des processus devant mener à des élections libres, justes et transparentes dans la région’’, a-t-il notamment déclaré.
Intervenant lors d’une conférence internationale consacrée dans la capitale gambienne aux changements anticonstitutionnels, Paul Ejimé, a insisté sur le fait que l’élection constituait une entreprise multipartite qui exige que chaque acteur joue efficacement son rôle.
‘’Il est important de noter que les parties prenantes qui devraient faciliter des élections libres, équitables et transparentes peuvent saper le processus par leur conduite, actions ou inactions’’, a-t-il rappelé.
Le spécialiste des relations internationales a souligné que l’absence d’élections libres, équitables et transparentes était une des principales sources de conflit dans la région.
Il a ainsi fait part de la nécessité pour les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest de respecter leurs obligations conventionnelles, en déplorant que dans de nombreux cas, les gouvernements censés mettre en place des mécanismes garantissant des élections libres, ‘’’sapent souvent le processus pour des intérêts égoïstes et politiciens ».
M. Ejimé s’est ainsi élevé contre la propension de certains gouvernants à truquer des élections pour conserver le pouvoir à travers la limitation des moyens financiers des commissions électorales, la vassalisation des pouvoirs législatifs et judiciaires, la modification des constitutions et des lois électorales, le rétrécissement de l’espace démocratique et les violations des droits de l’homme.
La pression exercée sur les organes chargés d’organiser ou d’arbitrer les élections et la répression de toute forme d’opposition sapent l’exercice d’élections libres, équitables et transparentes dans l’espace communautaire, a-t-il encore souligné.
Le consultant a dans le même temps déploré que de nombreuses commissions électorales de la région soient tout sauf indépendantes ou autonomes en ayant des membres nommés par le gouvernement et qui les place dans des situations qui ne leur permettent pas de résister aux pressions du gouvernement.
Selon lui, les entraves à un processus électoral transparent pouvaient également provenir des organisations de la société civile, des médias, de l’électorat et des partenaires au développement.
Cela crée une situation qui favorise l’incursion des militaires dans l’espace politique de l’Afrique de l’Ouest, a expliqué Paul Ejimé.
La tolérance zéro de la CEDEAO à l’égard des changements de gouvernement par des moyens anticonstitutionnels est le thème d’une conférence qui s’achève ce jeudi au Centre international Dauda Kairaba Jawara de Banjul.
Quelque 200 participants en provenance des pays de la région ouest-africaine, des juristes, militants des droits de l’homme entre autres participent à cette rencontre annuelle de la Cour de justice de la CEDEAO.
AKS/ASB