La descente aux enfers continue pour les anciens pontes du régime déchu. Contraints de défiler devant la Crief, à la queue leu leu, pour de présumés « détournements de deniers publics, corruption et blanchiment d’argent ». Des déboires qui sonnent comme le revers de la médaille, pour ces hautes personnalités, rattrapées par leurs turpitudes.
La machine de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) tourne à plein régime, depuis son lancement sur des chapeaux de roue, il y a environ six mois. C’est donc le pied au plancher que cette juridiction d’exception a réussi dans ce laps de temps, à inculper une centaine de personnalités. Toutes faisant quasiment partie du gratin de la société guinéenne. Une élite à laquelle pourrait bien seoir le vocable de « Tous pourris », inventé dans l’hexagone, pour caricaturer la corruption des politiques.
Ce mercredi, la fournée de dignitaires du régime déchu déférée devant la Crief, pour des faits de présumées malversations financières était composée de l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Mamadi Camara et ses anciens homologues Dr Ibrahima Kourouma, ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, Damantang Albert Camara, du département de la Sécurité et de la protection civile.
Alors que certains observateurs pariaient gros sur leur éventuellement mise sous mandat de dépôt, après cette escale de la Crief, qui s’était soldée par une longue audition, ces apparatchiks de l’ancien parti au pouvoir ont finalement regagné leurs pénates.
Le trio ministériel s’en tire donc les braies nettes. Du moins pour le moment, car l’instruction des dossiers pour lesquels ils sont cités à comparaître devant la Crief, devrait suivre son cours normal. C’est presqu’au même moment qu’un autre ancien membre du gouvernement d’Alpha Condé, a bénéficié d’une liberté provisoire, ce mercredi. Il s’agit de Zakaria Coulibaly, ex-ministre des Hydrocarbures, qui a passé environ deux semaines en détention à la Maison centrale de Conakry. Une mise sous mandat de dépôt intervenue dans la foulée de son inculpation par la Crief pour « détournements de deniers publics, corruption, blanchiment de capitaux ».
D’autres prévenus non moins célèbres, dont le Premier ministre Kassory Fofana, Dr Mohamed Diané, Oyé Guilavogui, incarcérés pour les mêmes charges, devront comparaître devant la chambre d’instruction, ce jeudi, dans l’espoir de bénéficier d’une liberté provisoire.
Une mise en liberté qui pourrait certainement leur permettre de reprendre des forces, en attendant la suite des procédures. Car, à en croire des sources judiciaires, ces cadres suspectés de malversation seraient loin d’être tirés d’affaires. C’est comme s’ils subissaient l’effet boomerang de la gouvernance à la petite semaine, qui fut le lot du règne d’Alpha Condé. A la Crief de tout mettre en œuvre pour qu’aucun coupable ne puisse passer entre les mailles de ses filets. Tout en se gardant d’abattre son glaive sur de pauvres innocents. Car comme le dit Voltaire, je cite : « Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent ».