De la nécessité d’un débat entre Sonko et Amadou Ba (Alioune B. Diatta)

La démocratie repose sur un principe fondamental : le débat d’idées. C’est par le dialogue que les citoyens éclairent leur choix et participent activement à la construction de leur avenir. Dans cette optique, la proposition d’un débat entre Ousmane Sonko, Président du PASTEF et Premier ministre, et Amadou Ba, chef de l’opposition, constitue une opportunité unique pour renforcer la vitalité démocratique au Sénégal, surtout en cette période électorale.Le refus du CNRA, sous prétexte de la période de précampagne, de permettre la tenue de ce débat soulève plusieurs interrogations quant à la transparence et l’équité du processus électoral. Pourtant, l’importance d’un tel débat ne saurait être ignorée pour plusieurs raisons.En tant que figures majeures de la scène politique sénégalaise, Sonko et Ba incarnent des visions différentes du futur du Sénégal. À l’heure où les défis économiques, sociaux, et sécuritaires s’intensifient, il est crucial que les électeurs puissent comparer directement leurs approches. Un débat permettrait de clarifier les orientations politiques, économiques et sociales de chaque camp, offrant ainsi aux citoyens les éléments nécessaires pour voter de manière éclairée.La méfiance envers les institutions politiques est un phénomène grandissant, non seulement au Sénégal, mais dans de nombreuses démocraties à travers le monde. En permettant aux candidats de débattre publiquement, on renforce la transparence du processus électoral. Ce dialogue direct entre les principaux prétendants au pouvoir politique offrirait aux citoyens un aperçu des compétences, des stratégies et des convictions des candidats, tout en leur permettant d’évaluer leur capacité à défendre leurs projets.Un débat entre les deux principaux candidats serait également un signe de maturité politique. Il montrerait au monde que le Sénégal reste une nation attachée aux principes démocratiques et ouverte au débat contradictoire. Cela renforcerait l’image de notre pays comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, où le dialogue, et non l’affrontement, est privilégié.Certains pourraient arguer que la précampagne n’est pas le moment adéquat pour un tel débat. Cependant, c’est justement avant que les discours de campagne ne s’intensifient qu’il est crucial de poser les fondations d’un débat constructif. Avant que la polarisation ne s’accentue, il est nécessaire que les candidats puissent exposer calmement leurs idées, loin des slogans et des invectives.Refuser la tenue d’un débat entre Ousmane Sonko et Amadou Ba, c’est priver les Sénégalais d’un moment clé dans la consolidation de notre démocratie. Pour nos électeurs, qui méritent des choix clairs et informés, et pour la vitalité de notre processus électoral, ce débat est non seulement nécessaire, mais incontournable.

Par Alioune Badara DIATTA

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