Plutôt réputé pour ses propositions pour la sortie de crise, le forum des forces sociales durcit le ton face au comité national du rassemblement pour le développement. C’est l’évolution remarquée dans la déclaration publiée par l’organisation de la société civile dirigée par Abdoul Sacko, ce mercredi 5 octobre.
La nouveauté dans ce document dont Guineenews s’est procuré copie, c’est la menace d’évoluer vers ce qui s’apparente à une éventuelle contestation de l’autorité du pouvoir militaire.
En tout cas, le FFSG prévient qu’il «se réserve le droit , à défaut de la définition dans les semaines à venir d’un chronogramme consensuel de la Transition, à la suite d’un véritable dialogue, de lancer un appel au peuple de Guinée à faire valoir son droit à la désobéissance civile à l’autorité du CNRD, afin de réduire la souffrance des pauvres populations, qui observent à leur corps défendant la construction d’une forme de bourgeoisie insouciante au sommet de l’Etat au dépend du contribuable citoyen».
Non sans « rappeler au CNRD, que sauf un large consensus issu d’un dialogue véritable et objectif, il lui reste moins de douze (12) mois sur les vingt-quatre (24) à lui accorder pour boucler la transition à travers l’installation d’un président démocratiquement élu en passant par le referendum d’adoption d’une nouvelle constitution, ainsi que l’organisation des élections locales et législatives.»
Auparavant, note-t-on à l’entame de la déclaration, «le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), regrette qu’en dépit des multiples efforts fournis pour le rapprochement des positions, notamment ses contributions du 27 et 30 septembre 2022, sur le format de médiation, la structure (parties prenantes et étapes) et les facteurs de succès pour un dialogue inclusif et participatif, le CNRD continue avec tous les risques de troubles sociopolitiques et sécuritaires dans le pays de faire de la diversion son jeu favori de la gestion de la Transition, croyant ainsi gagner en temps».
Et le FFSG d’indiquer que «le déficit d’objectivité et les incohérences à dessein des articles 4, 5, 6 et le 1er article 8 de l’arrêté n°2628 du PM en date du 30 septembre 2022, sur les statuts du médiateur de la CEDEAO et des facilitateurs nationaux, avec un rôle de prince attribué au PM en violation manifeste des articles 36, 37 et 77 de la Charte de la Transition, sans oublier l’amalgame à l’article 7(Groupe C) dudit arrêté, constituent très malheureusement une illustration parfaite de ce dangereux jeu adopté par le CNRD, depuis plus d’un an à la tête du pays».
Avant de dresser une liste de préoccupations et de propositions et de regrets par rapport à la gestion de la transition, et une autre mise en garde qui ne passe pas inaperçue par les temps qui courent. Le forum des forces sociales de Guinée dit « (ne pas souhaiter) des troubles sociopolitiques et sécuritaires par le fait de l’entêtement des autorités de la Transition, dont la partie militaire restera certainement seule responsable devant le tribunal de l’histoire, comme on peut le constater très malheureusement à travers les inculpés du procès encours des évènements douloureux de 2009 ».
A noter que c’est la treizième déclaration publiée par le FFSG depuis le début de la transition en septembre 2021.