Après deux mois de pause, le procès sur le massacre du 28 septembre a repris mardi devant le tribunal criminel de Dixinn à Conakry avec le défilé des parties civiles à la barre.
Des centaines d’entre elles sont partagées sur les chances d’obtenir réparation du tort qu’elles ont subi dans leur chair ou à travers celle de leurs proches. Mais elles s’accordent sur la satisfaction de voir ceux qu’elles tiennent pour leurs bourreaux dans le box des accusés. Depuis, l’ouverture du procès, une foule d’anonymes vient assister, au rythme de trois jours d’audience par semaine.
Depuis un an, des avocats interrogent des accusés et les témoins pour établir les responsabilités et chercher à savoir, entre autres, si le capitaine Dadis Camara avait donné l’ordre ou son consentement, ou aurait pu empêcher ces atrocités. La Guinée suit fascinée les débats retransmis en direct à la télévision.
Pour Halimatou Camara, avocate des victimes, la reprise du procès était attendue et souhaitée : o_ui ça nous réjouit parce que c’est un procès de longue haleine, c’est quand même des crimes de masse. Donc ça fait quand même un an qu’on est là-dessus et on espère que dans les mois qui vont suivre qu’on va aboutir à la fin de ce procès._
Le procès a connu des ajournements notamment en raison d’un mouvement de protestation des gardiens de prison chargés d’extraire les détenus, une grève des avocats qui réclamaient d’être payés pour un travail considérable. La durée en reste indéterminée. Le financement de la suite du procès et, au-delà, d’une éventuelle indemnisation des victimes est un sujet de préoccupation.