Un réseau de migration irrégulière va être jugé en Espagne à partir de ce mercredi 22 octobre. Les accusés, qui agissaient dans le trafic de migrants, sont soupçonnés d’avoir constitué un réseau criminel transfrontalier entre le Maroc et l’Espagne.
De lourdes charges pèsent sur les accusés, qui comparaîtront devant la Cour pénale de Las Palmas, dans les îles Canaries. Ils sont notamment accusés de constitution d’une organisation criminelle, d’atteinte aux droits des migrants et de falsification de documents officiels.
Quatre personnes sont dans le viseur de la justice espagnole, qui les suspecte d’avoir falsifié des titres de séjour sur le territoire espagnol au profit de migrants en situation irrégulière.
Le cerveau présumé de ce réseau serait une femme de nationalité marocaine résidant en Espagne. L’enquête menée par l’unité de lutte contre l’immigration illégale (UCRIF) a révélé qu’elle coordonnait ses actions avec des intermédiaires au Maroc pour procurer les embarcations et planifier les itinéraires.
Une fois arrivés sur le sol espagnol, les migrants étaient pris en charge par d’autres personnes qui leur fournissaient des produits de première nécessité et un logement.
Les accusés risquent des peines allant jusqu’à six ans de prison. Le ministère public a requis des peines de trois à six ans à leur encontre, prenant en compte l’atteinte aux droits fondamentaux des personnes, en plus de la constitution d’un réseau de migration illégale considéré comme criminel.
Selon les éléments du dossier, les activités du réseau criminel ont commencé à la fin de l’année 2021 pour se poursuivre jusqu’à la mi-2022, dans le cadre d’un projet « familial » tenu secret. Pendant cette période, il aurait organisé plusieurs traversées clandestines depuis les côtes marocaines vers les îles Canaries, facilitant ensuite le passage des migrants vers l’intérieur du territoire espagnol, puis leur acheminement vers d’autres pays européens.
Les peines peuvent sembler légères au vu de la gravité des faits, notamment en ce qui concerne la falsification de documents officiels. En effet, le réseau fabriquait de faux documents pour ses clients, leur permettant d’obtenir des titres de séjour temporaires ou de voyager dans l’espace Schengen.
Les rapports de police indiquent que les falsifications étaient réalisées avec un haut niveau de précision, à l’aide de logiciels sophistiqués reproduisant les tampons officiels et les certificats d’état civil.
L’enquête souligne que le réseau agissait de manière très professionnelle, avec des membres résidant en Espagne et d’autres au Maroc. Les accusés ont exploité des failles administratives et la vulnérabilité des migrants pour faciliter leurs opérations.
Selon l’enquête, les membres du réseau facilitaient la fuite de mineurs depuis des centres d’accueil espagnols et apprenaient à leurs clients des récits fictifs pour déposer des demandes d’asile politique en Espagne. Ils les aidaient à mettre en place des procédures administratives fictives pour leur permettre de rester « légalement » sur le territoire espagnol. Le nombre de personnes ayant migré grâce aux services de ce réseau n’a pas été déterminé et elles n’ont pas été identifiées.
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