«Avec plus de 10.000 viols et plus de 900 femmes tuées au cours des trois premiers mois de 2023, l’Afrique du Sud se trouve plongée dans une crise de violence à l’égard des femmes», ont souligné les associations dans une rencontre organisée à l’occasion de la Journée nationale de la femme célébrée mercredi.
Sis’Mantoa Selepe, directrice de l’ONG «AbafaziPhambili» qui œuvre pour l’autonomisation des femmes, a déclaré que le malaise socio-économique actuel, ainsi que l’histoire brutale de l’apartheid jouent un rôle majeur dans la persistance de ce fléau.
«L’Afrique du Sud fait face à une colère générationnelle qui se transmet au fil des années en raison de la pauvreté et des injustices du passé «a-t-elle expliqué, mettant l’accent sur l’importance d’investir dans l’éducation à l’égalité des sexes afin de remettre en question les normes patriarcales.
Pour sa part, Caroline Peters, une militante des droits des femmes, a noté qu’alors que l’Afrique du Sud dispose d’une constitution garantissant l’égalité des sexes, l’augmentation du nombre de femmes victimes d’homicide signifie que le gouvernement est incapable de résoudre ce problème.
«Dans ce contexte, la violence à l’égard des femmes s’est intensifiée, atteignant des niveaux qui n’ont jamais été observés auparavant», a-t-elle déploré.Même son de cloche chez la présidente de l’ONG de soutien aux femmes maltraitées «TEARS», Mara Glennie, qui a fait savoir que les victimes des viols ne sont pas toujours assistées de manière adéquate par les autorités.
«Les femmes qui se rendent au poste de police sont souvent invitées à rentrer chez elles plutôt que de recevoir l’aide dont elles ont besoin», a-t-elle regretté.
Des milliers de Sud-africaines ont organisé, mercredi à l’occasion de la Journée nationale de la femme, des marches de protestation contre les injustices et les violences qu’elles continuent de subir dans la nation arc-en-ciel.
Les ONG et les partis politiques, qui ont pris part à ces marches organisées dans les différentes métropoles sud-africaines, ont souligné que les féminicides, les violences et les inégalités entre les sexes sont des défis de longue date que le gouvernement peine à résoudre.