Face à la guerre qui déchire leur pays depuis 6 mois, au moins 18 millions des Soudanais ont besoin de l’aide pour survivre. Mais les efforts des humanitaires sont entravés par les belligérants.
Jeudi, Clementine Nkweta-Salami, numéro deux de l’ONU dans le pays a dénoncé notamment des contrôles des convois imposés par les factions en guerre. Mais pas seulement, des humanitaires sont souvent aussi pris pour cible.
« 19 travailleurs humanitaires ont été tués et 29 autres blessés. C’est inacceptable et illégal. Nous devons également mettre fin à l’ingérence des parties au conflit dans nos opérations, y compris les contrôles forcés des convois humanitaires et la présence militaire obligatoire pendant le processus de chargement à Port-Soudan et à Jazirah », a déclaré la représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations unies et coordinatrice résidente et humanitaire au Soudan.
Depuis le 15 avril, les combats sanglants qui opposent l’armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) se sont concentrés à Khartoum et dans la vaste région du Darfour. Le pays doit aussi faire face à une urgence sanitaire.
« Nous avons récemment connu une épidémie de choléra. Elle a coûté cher en termes de viabilité concernant la fourniture d’eau, l’assainissement et l’équipement crucial dont nous avons besoin pour nous assurer que, au moins du point de vue de la santé, nous sommes en mesure de réduire ou d’éviter certains problèmes. Nous avons également des incidences élevées de paludisme et de dengue », a expliqué Clémentine Nkweta-Salami.
L’ONU enquête pour savoir si le fléau est arrivé à Khartoum et l’Etat du Kordofan-Sud. Face à cette crise humanitaire complexe il y a aussi le manque de fonds. Sur les 2,6 milliards de dollars que demande l’ONU, « seulement un tiers est financé ».