Le décompte des voix était en cours au Liberia mercredi, au lendemain du second tour de la présidentielle opposant la légende du football George Weah à l’ex-vice-président Joseph Boakai, l’opposant prenant une courte avance.
Le scrutin s’est déroulé dans le calme mardi, avec plus de 2,4 millions d’électeurs appelés à choisir entre le président sortant Weah, 57 ans, qui brigue un second mandat, et Boakai, 78 ans.
Les observateurs s’attendent à ce que le résultat soit serré, les deux candidats étant arrivés à peu près au coude à coude lors du premier tour le mois dernier.
Selon la présidente de la commission électorale, Davidetta Browne Lansanah après dépouillement des résultats de 1 315 des 5 890 bureaux de vote du pays, M. Boakai était en tête avec 50,7 % des voix.
Elle n’a pas précisé quelle proportion du nombre total d’électeurs ces bureaux de vote représentaient. Ils représentaient un peu plus de 386 000 voix.
Lors du premier tour, qui s’est tenu le mois dernier, M. Weah n’a devancé son ancien rival que de 7 126 voixau niveau national.
Mais lors de la course à la présidence de 2017, il a facilement battu Boakai au second tour, obtenant plus de 61 %.
La commission électorale dispose de 15 jours à compter du scrutin pour publier les résultats, mais elle pourrait le faire plus tôt.
La commission électorale devrait faire un rapport quotidien sur l’état du dépouillement qui a commencé peu après la fermeture des bureaux de vote mardi soir.
Pas d’incident majeur
Ces élections sont les premières depuis que l’ONU a mis fin en 2018 à sa mission de maintien de la paix, créée après la mort de plus de 250 000 personnes au cours de deux guerres civiles au Liberia entre 1989 et 2003.
Les craintes que le scrutin soit entaché de violences ou d’irrégularités, ainsi que l’acceptation des résultats, ont pesé lourd.
Des observateurs nationaux et étrangers ont suivi le scrutin et seuls quelques incidents mineurs ont été signalés jusqu’à présent.
« D’après nos observations, le processus s’est bien déroulé », a déclaré à l’AFP Oscar Bloh, directeur du Comité de coordination des élections, un groupe de la société civile.
« Dans l’ensemble, le processus a été pacifique, nous n’avons observé aucun incident majeur, bien que nous n’ayons pas couvert tous les centres de vote. »
Il a refusé de commenter le taux de participation.
Le chef de la commission électorale a fait état d' »incidents isolés » lors de la collecte des votes et du processus de dépouillement, y compris l’agression d’un superviseur électoral, qui a été blessé.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a envoyé des observateurs, a salué « le déroulement généralement pacifique des élections jusqu’à présent ».
Dans sa déclaration, la CEDEAO s’est toutefois déclarée « profondément préoccupée par les déclarations provocatrices et les prétendues conférences planifiées par les acteurs politiques pour déclarer prématurément la victoire ».
Mais le bloc ouest-africain n’a pas précisé à qui il faisait référence.
Elle a également averti « les individus ou les groupes qu’ils seraient tenus pour seuls responsables de tout acte susceptible de conduire à la violence et de saper la paix et la stabilité durement gagnées du Liberia ».
La CEDEAO, dont le Liberia est membre, peut imposer des sanctions.
Les affrontements qui ont eu lieu pendant la campagne électorale ont fait plusieurs morts et ont fait craindre des violences post-électorales.
La campagne a pareillement été marquée par la propagation de la désinformation.
Weah — le seul Africain à avoir remporté le Ballon d’Or, la plus prestigieuse récompense individuelle du football — est populaire auprès des jeunes, mais doit défendre son bilan en tant que président, tandis que Boakai est un vieux routier qui a travaillé à la fois dans le secteur public et dans le secteur privé.