L’organe chargé de lutter contre l’immigration clandestine en Libye a organisé jeudi des convois routiers vers les frontières est et sud pour renvoyer plus de 200 étrangers, à la faveur d’une coordination inédite entre régions rivales.
Cette autorité, affiliée au ministère de l’Intérieur du gouvernement de Tripoli, a « organisé aujourd’hui des convois routiers (…) pour reconduire aux frontières 105 Egyptiens, 101 Tchadiens et 20 Soudanais », a indiqué à l’AFP, Badreddine el-Sed Ben Hamed, adjoint du chef du bureau en charge des expulsions.
Le nombre des personnes qui « font l’objet d’une interdiction de territoire » ne cesse de croître et « les centres pénitentiaires sont bondés, ce qui créé beaucoup de difficultés », a expliqué à l’AFP le général Ahmad Abu Kraa, chargé des relations publiques de la police judiciaire.
En présence de représentants de leurs ambassades, les « expulsés », tous en survêtement noir et blanc ou noir et gris selon la nationalité, ont d’abord été rassemblés dans des salles où des policiers leurs ont distribué des bouteilles d’eau, des biscuits et du lait avant de leur remettre un laissez-passer et les faire monter dans des bus.
Arrivés à Ajdabiya, les Egyptiens seront reconduits au poste-frontière de Salloum, tandis que les Tchadiens et Soudanais reprendront la route vers Koufra (Sud) puis al-Aouenate à la frontière avec le Soudan.
Jusque-là, ce sont les agences de l’ONU qui se chargeaient des rapatriements de réfugiés et de migrants mais depuis un accord passé récemment entre les directions de l’ouest, du Sud et de l’Est de la Libye, l’organe en charge de ces renvois au ministère de l’Intérieur opère désormais de manière unifiée.